Un ancien militaire a été interpellé à New York pour le meurtre de plusieurs coups de couteau d'un sexagénaire noir, le jeune homme assurant aux policiers qu'il appartenait au mouvement suprématiste blanc et cherchait à s'en prendre à des hommes noirs.
Le suspect, James Jackson, 28 ans, a été présenté jeudi à un juge qui l'a inculpé pour homicide à caractère raciste et détention d'arme sans autorisation, puis a ordonné son placement en détention.
"Faire parler de lui". Il s'était présenté de lui-même au commissariat de Times Square mercredi pour livrer des aveux, un peu plus de 24 heures après son crime, ont rapporté plusieurs médias locaux. Il a indiqué s'être rendu en bus à New York depuis Baltimore, dans l'est du pays, où il réside, car New York est "la capitale médiatique du monde" et il souhaitait "faire parler de lui", a déclaré William Aubry, responsable du service enquête de la police de New York pour le quartier de Manhattan, cité par plusieurs médias. "Il était venu pour s'en prendre à des hommes noirs", a ajouté le policier.
Un "entraînement" avant de commettre d'autres meurtres. Selon le document de l'inculpation, James Jackson considérait ce premier meurtre comme un "entraînement avant de se rendre à Times Square pour tuer d'autres hommes noirs". Il était particulièrement irrité, a-t-il expliqué, par les hommes noirs qui étaient en contact avec des femmes blanches, selon la même source.
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Un couteau d'assaut d'une lame de 45 cm. Lundi soir, dans le quartier de la gare des bus de Manhattan, selon la police de New York, il a frappé de plusieurs coups de couteau au torse et au dos Timothy Caughman, un homme noir de 66 ans qui vivait dans un refuge pour sans-abris non loin de là. Ancien militaire de 2009 à 2012, avec notamment à son actif un séjour en Afghanistan, James Jackson s'est servi d'un immense couteau d'assaut dont la lame mesurait à elle seule 45 cm.
La victime est parvenue à marcher jusqu'au commissariat de quartier qui se trouvait à quelques dizaines de mètres, où elle s'est présentée avant d'être emmenée par les services médicaux d'urgence, qui l'ont déclaré morte à son arrivée à l'hôpital.
Des actes en augmentation depuis l'élection de Trump. Le maire de New York, Bill de Blasio, a qualifié cet acte "d'attaque visant ce qui fait de cette ville la meilleure du monde: sa tolérance et sa diversité". "Il est de notre responsabilité de parler haut et fort face à l'intolérance et à la violence", a-t-il exhorté.
Mercredi, les services du procureur de Manhattan, Cyrus Vance, ont annoncé le lancement d'une campagne de promotion intitulée "Trop New York pour haïr" (Too New York To Hate), pour inciter victimes et témoins d'actes visant une communauté, une religion ou une ethnie à témoigner. Depuis l'élection de Donald Trump, les actes de cette nature sont en augmentation à New York.