Pour le deuxième jour de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a visité la Cité Interdite. Mais, plus pragmatique, c'est surtout la signature de gros contrats, notamment dans le domaine de l'aéronautique ou encore du nucléaire, qui a occupé le chef de l'Etat. Il a rappelé sa fascination pour la Chine et vanté les destins croisés de Paris et Pékin, avec la volonté de renforcer les collaborations. Emmanuel Macron a multiplié les marques d'attention envers son homologue Xi Jinping, qu'il a longuement rencontré, et avec qui il a dîné en privé lundi, à l'issu d'un entretien d'1h20.
Un entretien soigneusement préparé. Les deux hommes ont donc eu tout le loisir de se jauger, et à la sortie, le soulagement était palpable du côté de la délégation française où l'on veut croire que Xi Jinping et Emmanuel Macron se sont appréciés. Le président français avait préparé ce moment comme on travaille un entretien d'embauche. "Il faut que ça fonctionne", répétait le président à son premier cercle dans l'avion depuis Paris. "Il a l'habitude d'y aller cash avec ses interlocuteurs, mais là, on savait que ce serait contre-productif, c'est une question de culture", commente un proche.
Des cadeaux très diplomatiques. Il a donc fallu s'adapter, analyser et miser sur ce qu'Emmanuel Macron considère être un point commun avec Xi Jinping : le pragmatisme. Sur le climat ou encore sur les échanges économiques avec l'Europe, le président a voulu garantir du gagnant-gagnant. Et puis il avait pensé aux détails avec deux cadeaux : un cheval de la garde-républicaine et un maillot de l'équipe de foot de France, floqué "Xi Jinping". De quoi soigner son entrée en matière avant d'âpres discussions : Emmanuel Macron veut croire, selon le proverbe chinois, que ténacité est mère de succès.
Un enjeu commercial de taille
Ce n'est pas un secret, la balance commerciale avec la Chine est désastreuse, avec beaucoup de made in China en France mais encore trop peu de made in France en Chine. La différence entre importation et exportation avec la Chine se chiffre à - 30 milliards d'euros. Mais Emmanuel Macron a choisi de voir le verre à moitié plein, et de croire aux promesses d'un marché qui reste à conquérir.
"Cette inventivité que vous aimez dans l'art et la gastronomie française existe aussi dans la recherche, dans l'économie et dans entreprenariat français", a lancé le chef de l'Etat à ses interlocuteurs lundi. En clair, la France espère vendre autre chose que du vin et des cosmétiques à Pékin. Surtout, le président de la République voudrait que la Chine soit plus fair-play et que les règles d'accès au marché soient assouplies pour les Européens. Si son homologue chinois a écouté ses demandes, il reste pour l'instant très évasif sur les réponses à apporter.