L'exploitant de la centrale accidentée de Fukushima, au Japon, va commencer à extraire le combustible fondu des réacteurs à compter de 2021, une opération délicate pour laquelle les techniques restent à développer, selon le plan présenté jeudi soir. Les cœurs de trois des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi étaient entrés en fusion après le tsunami du 11 mars 2011, en raison de l'arrêt des systèmes de refroidissement privés d'alimentation.
Opération inédite… Jamais, nulle part au monde, n'a été réalisée une intervention consistant à aller chercher, non seulement dans la cuve sous pression mais aussi au fond de l'enceinte de confinement, du combustible nucléaire fondu mélangé à des détritus de diverses natures. Cela est d'autant plus difficile que, compte tenu des niveaux mortels de radioactivité régnant dans les trois réacteurs concernés, cette tâche, qui prendra des années, ne peut être réalisée qu'avec des robots télécommandés.
… et extrêmement complexe. Les experts d'une instance dédiée ont étudié plusieurs options et ont finalement jugé que, compte tenu de l'état désastreux des réacteurs, il serait difficile pour effectuer ce travail de remplir totalement les enceintes d'eau (ce qui est en théorie l'option privilégiée pour barrer les radiations). Par conséquent, il va falloir employer des moyens techniques inédits, dont les développements sont confiés à plusieurs industriels, pour limiter les dégagements de substances radioactives même avec une quantité d'eau limitée.
Pour autant, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) et les autorités estiment que le délai de quatre ans qu'ils se donnent pour les préparatifs est tenable, en dépit de "la montagne de problèmes" qu'il va falloir affronter, comme l'écrit le quotidien Nikkei. Si Tepco a réussi dernièrement à envoyer un robot dans l'enceinte du réacteur 3 et a manifestement pu filmer une partie du combustible fondu, il reste énormément d'inconnues sur l'emplacement exact dans les unités 1 et 2 et sur l'état dudit combustible dans les trois tranches. L'assainissement de la centrale Fukushima Daiichi doit prendre au moins quatre décennies.