L'armée israélienne a annoncé avoir mené des attaques aériennes contre des cibles du Hamas dans la bande de Gaza dans la nuit de vendredi à samedi, après de violentes manifestations vendredi au cours desquelles un soldat a été blessé et un adolescent palestinien tué.
Des cibles "terroristes". "Des avions de combat de l'armée israélienne ont pris pour cible un tunnel destiné à mener des actions terroristes dans le sud de la bande de Gaza ainsi que plusieurs sites terroristes situés dans des bases militaires dans l'ensemble de la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée. Les frappes ont endommagé des infrastructures du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. "Les frappes ont été conduites en réponse aux actes de terreur pendant les violentes émeutes qui on eu lieu le long de la clôture de sécurité hier (vendredi) et qui s'ajoutent aux attaques quotidiennes contre le territoire israélien via le lancement de ballons incendiaires depuis la bande de Gaza", ajoute la même source.
Deux Palestiniens tués et 15 blessés.Deux adolescents palestiniens de 15 et 16 ans ont été tués samedi dans une des frappes aériennes israéliennes contre un immeuble dans l'ouest de la ville de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne. Ils ont été tués alors qu'il se trouvaient dans la rue en bas de cet immeuble, vide au moment du raid, a précisé cette source. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué que ce bâtiment était utilisé à des fins militaires par le Hamas. Les raids israéliens de samedi après-midi ont également fait quinze blessés palestiniens, deux à Rafah, dans le sud du territoire, et 13 dans la ville de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes et le ministère gazaoui de la Santé.
Réplique du Hamas. Les raids aériens ont été accompagnés de tirs de roquettes et d'obus de mortiers vers le sud d'Israël depuis la bande de Gaza : selon un responsable de l'armée de l'air israélienne, environ 100 roquettes et obus de mortiers ont été tirés samedi depuis la bande de Gaza par le Hamas et d'autres groupes, dont un certain nombre ont été interceptés par le système israélien de défense anti-aérien. Un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a revendiqué les tirs en expliquant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une "réponse immédiate de la résistance". Trois civils israéliens ont été blessés lorsqu'une roquette s'est abattue sur leur maison.
Israël a infligé au Hamas son "coup le plus dur" depuis 2014. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré samedi que l'armée israélienne avait infligé au Hamas son "coup le plus dur" depuis la guerre de 2014, à l'issue d'une journée de raids israéliens sur la bande de Gaza. "L'armée israélienne a infligé au Hamas son coup le plus dur depuis Bordure protectrice", a déclaré Benjamin Netanyahu dans une vidéo, faisant allusion à l'offensive israélienne de l'été 2014 contre le mouvement islamiste. Un responsable de l'armée de l'air israélienne a également affirmé que les frappes menées samedi sont les plus importantes depuis la guerre de 2014.
Des Palestiniens tués vendredi. Les manifestations à la frontière séparant Israël de la bande de Gaza ont été particulièrement violentes vendredi. Selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza, un adolescent âgé de 15 ans a été tué et 220 autres Palestiniens ont été blessés. Selon l'armée israélienne, des grenades, des engins explosifs, des cocktails molotov, des pneus enflammés et des pierres ont été lancées en direction des soldats israéliens et un d'entre eux a été blessé par une grenade.
Depuis le 30 mars, l'enclave palestinienne est le théâtre d'une mobilisation contre le blocus israélien et pour le droit au retour des Palestiniens sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël, en 1948. Au moins 140 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début des manifestations. Aucun Israélien n'a été tué. Israël, accusé d'usage excessif de la force, dit tirer en dernier recours pour protéger ses frontières, ses soldats et sa population civile. Il accuse le mouvement islamiste Hamas qui dirige l'enclave de se servir de la protestation pour couvrir des attaques contre les soldats et des tentatives d'infiltration en Israël. Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu.
Mise à jour - Une trêve a été conclue avec Israël dans la bande de Gaza. Une trêve a été conclue pour mettre fin aux raids israéliens sur la bande de Gaza et aux tirs sur le territoire israélien depuis l'enclave palestinienne, a indiqué samedi un porte-parole du Hamas. Une médiation de l'Egypte a permis de parvenir à un cessez-le-feu, a indiqué le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, dans un communiqué. Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire israélien n'a pas souhaité faire de commentaire.