Le ton est monté, mardi, entre les gouvernements français et italiens, après le soutien appuyé aux "gilets jaunes" des poids-lourds du gouvernement populiste italien, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, lundi.
Alors que lundi, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, anti-système), et Matteo Salvini, patron de la Ligue (extrême droite), avaient affirmé soutenir le mouvement d'opposition à Emmanuel Macron, la ministre française pour les Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a invité lundi soir sur Twitter le gouvernement italien à "balayer devant sa porte", rappelant que la France se gardait bien de "donner des leçons".
La France se garde de donner des leçons à l’Italie. Que MM. Salvini et Di Maio apprennent à balayer devant leur propre porte.
— Nathalie Loiseau (@NathalieLoiseau) 7 janvier 2019
Di Maio critique "l'hypocrisie" du gouvernement français. "Je pense que la priorité du gouvernement italien c'est de s'occuper du bien-être du peuple italien, je ne suis pas sûre que de s'intéresser aux 'gilets jaunes' a quoi que ce soit à voir avec le bien-être du peuple italien", a-t-elle encore insisté devant des journalistes mardi à Bruxelles. "J'ai beaucoup entendu le gouvernement italien demander le respect pour la manière dont il gouvernait l'Italie. Ce respect leur est dû, mais il est dû à n'importe quel pays, surtout quand on est voisins, alliés et amis", a-t-elle poursuivi.
"Que d'hypocrisies", a répondu sur Facebook Luigi Di Maio. Nathalie Loiseau, "peut-être, ne se souvient pas du président Macron quand il nous comparait à la lèpre en parlant de notre gouvernement", a-t-il ajouté. "Le peuple français demande le changement et une meilleure prise en compte de ses exigences. Je ne peux pas ne pas partager ces souhaits", a-t-il ajouté, critiquant au passage la politique "colonialiste" de la France en Afrique.
Et Matteo Salvini réclame le départ d'Emmanuel Macron. Lundi, Di Maio et Salvini avaient spectaculairement apporté leur soutien aux "gilets jaunes", se réjouissant de cette "nouvelle Europe" en train de naître à quelques mois des élections européennes. "Gilets jaunes, ne faiblissez pas !", avait ainsi écrit Luigi Di Maio sur le blog du M5S, mouvement politique atypique né en 2009 du rejet de la vieille classe politique par une partie des Italiens.
"Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple", a déclaré Matteo Salvini, avant de souhaiter le départ du président français Emmanuel Macron : "Plus vite il rentrera chez lui, mieux ça vaudra!".