L'agresseur au couteau de Hambourg était connu comme islamiste et avait montré des signes de radicalisation, ont révélé samedi les autorités allemandes, mais ses motivations restent incertaines car il était aussi instable psychologiquement.
"Un cas suspect". Si les enquêteurs cherchent encore à percer les raisons précises de ce que le maire de Hambourg a qualifié d'"attentat odieux", le débat sur l'accueil des migrants, lui, a repris en Allemagne car l'assaillant est un demandeur d'asile débouté. "Il était connu comme islamiste mais pas comme djihadiste" des services de sécurité, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur de la ville-Etat de Hambourg, Andy Grote. L'homme de 26 ans, présenté samedi par les autorités comme un Palestinien né aux Emirats arabes unis, était considéré comme "un cas suspect" suite à "des éléments montrant une radicalisation" religieuse, notamment dans le foyer de réfugiés où il résidait dans le nord de la ville.
Des habits religieux. Il s'était récemment vêtu d'habits religieux musulmans, récitait des sourates du Coran dans son foyer et avait "changé", selon les autorités locales. "Pendant le dernier ramadan il a acheté des vêtements islamistes et lisait le Coran dans sa chambre a voix haute", a raconté son voisin de chambre, Mohamad, 31 ans. Il s'était rendu dans une université de la ville "pour faire des prêches, il criait aux étudiants qu'on tuait des musulmans, il parlait de la situation en Palestine", ajoute-t-il. Le ministre local de l'Intérieur a fait état, à ce stade de l'enquête, de "liens avec des motivations religieuses, islamistes" pour le passage à l'acte. Mais dans le même temps, il a aussi parlé d'une "instabilité psychologique" de l'homme. Au final la situation reste "confuse" et il n'est pas encore possible de savoir "lequel des éléments a constitué l'élément déclencheur", a souligné Andy Grote.
Pas de "réseau". Suite à un signalement à la police sur sa radicalisation, l'assaillant, arrivé en 2015 en Allemagne comme demandeur d'asile, avait reçu la visite de policiers. Ces derniers n'avaient pas décelé toutefois "de danger immédiat" de passage à l'acte. Une chose paraît établie: il a agi seul vendredi. "Il n'y a pas d'éléments sur l'existence d'un réseau", a souligné une responsable de la police locale.
Un mort et plusieurs blessés. Vendredi, l'assaillant a attaqué des gens qui faisaient leurs courses ou se promenaient dans une rue très commerçante d'un quartier du nord de Hambourg. Selon la police, il a pénétré dans un supermarché, a volé un couteau de cuisine avec une lame de 20 centimètres et s'est jeté sur un homme de 50 ans en le poignardant mortellement. Il a ensuite blessé deux autres clients à l'intérieur du magasin puis a pris la fuite dans la rue, où il a blessé à coups de couteau d'autres passants. Il a été poursuivi par des badauds et finalement maîtrisé.
Un débat sur les migrants. Sur le plan politique, les interrogations autour des migrants resurgissent dans le pays, qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015. Angela Merkel se voit depuis accusée par la droite nationaliste d'avoir fait entrer des djihadistes en puissance en Allemagne. Débouté de sa demande, l'agresseur de Hambourg n'avait pu être reconduit à la frontière. "Il ne pouvait pas être expulsé parce qu'il n'avait pas de documents d'identité", a expliqué le maire de Hambourg Olaf Scholz.