Nouvelle journée de grève mondiale pour le climat ce vendredi. Des milliers de jeunes vont sécher les cours et aller manifester dans l'espoir de convaincre les dirigeants de lutter contre le réchauffement climatique. Jusqu'au 27 septembre, 4.500 événements sont prévus dans 140 pays.
>> Europe 1 vous emmène à Phoenix, en Arizona, l'un des villes qui se réchauffe le plus au monde, où le changement climatique a déjà contraint les habitants à s'adapter, notamment à vivre à contre-temps du soleil.
Même si l'automne débute officiellement dans trois jours, le mercure a grimpé jusqu'à 38 degrés - à l'ombre - ce vendredi 20 septembre à Phoenix. Mais ce n'est presque rien comparé aux pics de chaleur des mois de juillet et août qui atteignent parfois les... 50 degrés ! Concrètement, le soleil est tel que c'est tout simplement impossible de rester dehors en pleine journée. Du coup, les habitants baignent dans l'air conditionné : que ce soit chez eux, dans leur voiture, ou au bureau, elle est partout. Ils restent ainsi cloîtrés jusqu'au coucher du soleil, vers 18h30.
C'est là que la ville sort de sa torpeur : les enfants vont au parc, les sportifs enfilent leurs baskets et vont courir, tandis que certains... commencent leur journée de travail. "Là, j'ai un employé qui commence à travailler, il est 22 heures et il fait 31 degrés", confirme au micro d'Europe 1 Frédéric Douay, un Français expatrié à Phoenix qui gère des ouvriers du bâtiment pour une société d'intérim. "Certains de mes employés commencent à 3 heures du matin, là il fait moins de 30 degrés".
Des vagues de chaleur toujours plus longues et fréquentes
"Ce ne sont pas des horaires normaux, mais c'est à cause de la chaleur", raconte-t-il devant un immeuble en travaux du centre-ville. Et les ouvriers ne sont pas les seuls à "devoir vivre sur un autre fuseau horaire", puisque même le zoo doit ouvrir à 6 heures du matin en été, pour le confort des visiteurs, mais aussi des animaux.
Si Phoenix a toujours été une ville où la chaleur règne en maître, la plupart des habitants confirment que les choses se sont empirées au fil des années, avec des vagues de chaleur de plus en plus longues et fréquentes. Pour faire face à cette chaleur, la municipalité a décidé de faire de Phoenix la première ville "Heat Ready" - "Parée pour la chaleur" - des Etats-Unis en faisant appel aux chercheurs de l'université locale qui ont pour mission d'identifier les poches de chaleur de la capitale de l'Arizona, et de proposer des solutions.
"C’est un laboratoire vivant ici, nous pouvons tester des stratégies", confirme Ariane Middel, qui sillonne les rues de la cinquième ville du pays avec une mini-station météo. "Tout ce que nous pouvons trouver ici à Phoenix [pour lutter contre la chaleur, ndlr] sera très précieux pour d’autres villes à travers le monde : nos conditions sont déjà très chaudes, et ce que nous voyons ici peut devenir la norme ailleurs dans le futur", avance la chercheuse. D'autant qu'à Phoenix le temps presse, les morts liées à la chaleur ont triplé ces trois dernières années. Renaître de ses cendres malgré la chaleur, un défi de taille pour Phoenix.