En l'absence des autorités israélienne et palestinienne, cette déclaration finale n'a aucune valeur exécutoire. Mais elle a le mérite d'entretenir le flambeau des revendications internationales. La communauté internationale réunie à Paris a réaffirmé dimanche son engagement en faveur de la solution à deux États dans le conflit qui oppose les deux pays. Dans une déclaration commune, elle indique qu'elle ne reconnaîtra pas des actions unilatérales prises par les Israéliens ou les Palestiniens, notamment sur les frontières ou sur Jérusalem.
Une solution à deux Etats. 70 pays ont appelé Israéliens et Palestiniens "à démontrer leur engagement pour la solution à deux États, et à s'abstenir d'actions unilatérales qui préjugeraient du résultat de la négociation, notamment sur les frontières, Jérusalem, les réfugiés", ajoutant que si de telles actions étaient prises, "ils ne les reconnaîtront pas". La déclaration finale de la conférence incite à prendre les frontières de 1967 comme "base" pour la création de deux Etats.
Les Palestiniens se félicitent, Israël fustige. Dans un communiqué, les Palestiniens se sont félicités de ces décisions qui soulignent "la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne" et ont appelé les pays membres à reconnaître la Palestine dans ses frontières de 1967. "Il est temps d'arrêter de traiter avec Israël comme un pays au-dessus de la loi et de le rendre responsable des violations systématiques des conventions internationales et des droits de notre peuple", ajoute le communiqué. De son côté, Israël a indiqué que la conférence de Paris "éloigne" de la paix car "elles encouragent les Palestiniens à refuser des discussions directes avec Israël". Israël est violemment opposé à toute approche multilatérale du dossier et Benjamin Netanyahu a vertement critiqué par avance la conférence, jugeant qu'il s'agissait "d'une imposture palestinienne sous les auspices de la France, destinée à prendre encore plus de positions anti-israéliennes".
Londres émet des réserves. Cinq pays n'ont toutefois pas signé le communiqué final, dont la Grande-Bretagne. Londres a en effet émis des "réserves" sur cette conférence, regrettant l'absence de négociations bilatérales entre Israël et l'Autorité palestinienne, et souligné que les Etats-Unis seraient le "garant ultime" de tout accord de paix entre les deux parties. Washington justement a assuré dimanche avoir insisté pour un traitement juste d'Israël dans les conclusions de la conférence de Paris, pour que soit incluse une condamnation de la poursuite des violences, visant les attaques palestiniennes contre les Israéliens. "Quand il nous a semblé que ce n'était pas équilibré (...) nous nous sommes battus pour résoudre ça", a dit John Kerry, assurant ne pas avoir adouci le texte pour autant.
Quid de l'ambassade américaine ? Aucune mention n'a été faîte, en revanche, sur la décision de Donald Trump de transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Le président élu américain a promis durant sa campagne électorale de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Il romprait ainsi avec la politique historique des Etats-Unis qui est aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale, pour qui le statut de Jérusalem, également revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat, doit se régler par la négociation. Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, avait parlé dimanche matin de "provocation".