Entre 30.000 et 40.000 personnes ont manifesté samedi dans le centre de Turin, dans le nord du pays, pour dire "oui" à la ligne à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, projet controversé vieux de plus de 20 ans, auquel s'opposent notamment des associations de défense de l'environnement.
Une manifestation initiée par sept femmes entrepreneuses. Cette manifestation, la première de grande ampleur en faveur du "oui" selon ses promoteurs, fait suite à l'adoption le 29 septembre par la Ville de Turin (dirigée par le Mouvement 5 Étoiles) d'une motion demandant officiellement l'arrêt de la liaison Lyon-Turin. Organisée à l'initiative d'un groupe de sept femmes entrepreneuses, la manifestation a réuni des citoyens, acteurs économiques, responsables syndicaux et politiques qui considèrent que la future LGV serait une source de croissance pour la région piémontaise et, au-delà, tout le nord de l'Italie.
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Turin, une ville qui "se referme sur elle-même". Turin se referme sur elle-même, c'est pourquoi nous avons pensé faire quelque chose en tant que citoyennes, en faisant descendre dans la rue, sans hurlements, poliment mais fermement l'orgueil de cette partie de la ville qui n'accepte pas d'être mise de côté", ont déclaré à la presse Giovanna Giordano et Patrizia Ghiazza, deux des organisatrices. "C'est une manifestation polie, correcte, positive et pacifique (...). Turin descend dans la rue pour dire de nombreux 'oui', à commencer par le 'oui' à la LGV, dont nous savons qu'elle répond aux besoins de la population et qu'elle réécrit le futur d'une ville et d'une région", ont ajouté les deux femmes.
Mettre Turin à deux heures de Lyon, au lieu de quatre aujourd'hui. À l'occasion de leur initiative, les sept organisatrices ont formé le comité "Sì, Torino va avanti" ("Oui, Turin va de l'avant") qui a réuni en quelques jours quelque 100.000 signatures en faveur du projet de LGV. Le Lyon-Turin prévoit la construction d'un tunnel de 57,5 kilomètres entre la vallée de la Maurienne et le Val de Suse, afin d'accélérer les liaisons passagers (et mettre Turin à 2 heures de Lyon contre plus de 4 heures actuellement) et transférer le fret vers le rail, alors que les routes sont engorgées de camions. La liaison ferroviaire existante est sous-exploitée.