Un étudiant américain, qui a reconnu avoir volé du matériel de propagande, a été condamné par la justice nord-coréenne à 15 ans de travaux forcés pour crimes contre l'Etat, a rapporté mercredi l'agence officielle Chine Nouvelle. Cette condamnation a été prononcée par la Cour suprême de Corée du Nord, a ajouté l'agence dans une brève dépêche datée de Pyongyang. Deux autres Américains sont actuellement détenus par le Nord.
Vol d'une bannière. Le jeune homme avait été arrêté en janvier alors qu'il allait quitter le pays. Il avait par la suite avoué avoir volé une bannière ornée d'un slogan politique dans une zone réservée au personnel de l'hôtel de Pyongyang où il était hébergé dans le cadre d'un voyage organisé. Cette arrestation était survenue à un moment sensible. La Corée du Nord venait de procéder à son quatrième essai nucléaire et les Etats-Unis avaient pris la tête de la campagne pour obtenir des Nations Unies l'adoption d'une décision durcissant considérablement les sanctions contre Pyongyang.
Otto Warmbier est arrivé en Corée du Nord dans le cadre d'un voyage organisé pour le Nouvel An par l'agence chinoise Young Pioneer Tours. Il avait été arrêté alors que le groupe devait rentrer à Pékin le 2 janvier. Les Etats-Unis n'ont aucune relation diplomatique ou consulaire avec la Corée du Nord. C'est l'ambassade de Suède à Pyongyang qui propose des services consulaires limités aux ressortissants américains détenus en Corée du Nord.
Larmes et aveux publics. Les ressortissants étrangers arrêtés en Corée du Nord sont souvent priés de passer des aveux publics selon un scénario largement rédigé à l'avance, première étape du processus en vue de leur libération éventuelle. Otto Warmbier a été présenté à la presse étrangère et aux diplomates fin février, en pleurs, disant qu'il avait fait "la pire erreur de (sa) vie". Selon la presse officielle nord-coréenne, il avait avoué avoir dérobé la bannière à la demande d'une fidèle de l'Eglise méthodiste unifiée de l'amitié, une église américaine qui voulait "un trophée". Il s'agissait de la mère d'un ami de Warmbier qui lui avait promis une voiture d'occasion valant 10.000 dollars (9.000 euros) en cas de réussite de sa mission et 200.000 dollars (180.000 euros) à sa famille en cas d'arrestation, selon la même source.