Islam Karimov, qui dirigeait l'Ouzbékistan d'une main de fer depuis plus d'un quart de siècle, est mort vendredi à 78 ans, après avoir été victime d'une hémorragie cérébrale. "Chers compatriotes, c'est avec un immense chagrin dans nos coeurs que nous vous annonçons la mort de notre cher président", a annoncé dans la soirée la télévision publique ouzbèke. Le gouvernement ouzbek avait précisé dès le week-end son hospitalisation.
Les obsèques samedi. Le président ouzbek sera enterré samedi dans sa ville natale de Samarcande, dans le sud-est du pays. Le Premier ministre Chavkat Mirzioïev a été chargé de présider la commission chargée d'organiser les funérailles, une indication sur le rôle important qui devrait être le sien après la mort d'Islam Karimov.
Une main de fer. Né le 30 janvier 1938, le président a grandi dans un orphelinat avant de gravir tous les échelons de l'appareil du Parti communiste à l'époque de l'URSS jusqu'à prendre la tête de la république soviétique d'Ouzbékistan. A l'indépendance, en 1991, il parvient à se maintenir au pouvoir et s'emploie aussitôt à éliminer tous ses opposants. "L'Etat tout entier était Islam Karimov, Islam Karimov a été l'Etat pendant plus d'un quart de siècle, avec une main de fer", selon Steve Swerdlow, analyste pour l'ONG Human Rights Watch.
Élections truquées. De nombreuses ONG accusent Islam Karimov, réélu en 2015, d'avoir régulièrement truqué les élections, arrêté arbitrairement des centaines d'opposants et soutenu l'usage fréquent de la torture dans les prisons.