Le procès du fils de Joe Biden plonge dans l'histoire de ses addictions

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avec AFP // Crédits : Nicholas Kamm / AFP
Hunter Biden est poursuivi pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acquis une arme à feu en 2018, ce qui est considéré comme un délit aux Etats-Unis.

Le procès pénal de Hunter Biden pour détention illégale d'arme à feu a plongé mardi dans les addictions passées du fils cadet du président américain, à cinq mois de l'élection entre le démocrate et son rival républicain Donald Trump tout juste condamné. Hunter Biden, un avocat et homme d'affaire de 54 ans reconverti en artiste et qui s'est sorti d'années d'addictions à la drogue et à l'alcool, est une cible privilégiée des adversaires de son père - Donald Trump au premier chef - qui le voient en talon d'Achille du locataire sortant de la Maison Blanche.

Comme lundi, la Première dame Jill Biden était présente au tribunal fédéral de Wilmington, dans le petit Etat du Delaware -fief sur la côte est du clan Biden- a constaté un journaliste de l'AFP. Jill Biden a pris place deux bancs derrière son beau-fils Hunter, entre l'épouse de ce dernier, Melissa Cohen Biden, et Ashley Biden, la fille du président, pour ce procès qui devrait durer une à deux semaines. "Personne n'est au-dessus des lois. Qui que vous soyez et quel que soit votre nom", a tonné le procureur Derek Hines, à l'instar de ce qu'ont martelé depuis des mois tous les procureurs qui poursuivent au civil et au pénal Donald Trump et sa famille.

Consommation de drogues 

Hunter Biden est poursuivi pour avoir menti sur sa consommation de drogues lorsqu'il avait acquis une arme à feu en 2018, ce qui est considéré comme un délit aux Etats-Unis. Ont été diffusés mardi pour les 12 jurés des extraits très durs du livre audio des mémoires de Hunter Biden "Les Belles Choses" (2021), dans lequel il raconte sa consommation de crack, la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de drogue autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, et d'éphémères amours avec la veuve de son frère Beau Biden mort en 2015 d'un cancer.

 

"Robert Hunter Biden a choisi de posséder illégalement une arme à feu" alors qu'"il était consommateur de crack et toxicomane", a accusé le procureur Hines en montrant une photo d'un Colt Cobra, arme au centre de l'affaire. Il plaide non coupable et ses avocats affirment qu'"il ne consommait plus de drogues quand il a acquis cette arme (qui) n'a jamais, jamais, été chargée, portée ou utilisée pendant les 11 jours où elle a été en sa possession".

Fraude fiscale

Joe Biden a refusé de s'épandre sur ce procès. "En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours mais, en tant que père, j'ai un amour infini pour mon fils, j'ai confiance en lui", a-t-il toutefois écrit lundi dans un communiqué. Le jury devra précisément se prononcer sur deux chefs d'accusation portant sur des mensonges présumés dans les documents nécessaires à l'achat du revolver en 2018, et un troisième sur la possession illégale de cette arme. Hunter Biden a assuré être guéri de ses addictions depuis 2019, mais il n'a pas coché la case "toxicomane" sur le formulaire d'achat de l'arme en 2018.

Il encourt jusqu'à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme. Il a par ailleurs été inculpé en décembre de fraude fiscale pour s'être soustrait, par un "stratagème", à l'obligation de payer 1,4 million de dollars d'impôts. Il a plaidé non coupable dans ce dossier, pour lequel son procès se tiendra en septembre en Californie, où il réside. Ces deux procès pourraient parasiter les tentatives de Joe Biden de marquer le contraste avec son adversaire républicain, visé par quatre procédures pénales distinctes.