Les 14 pays du groupe de Lima ont annoncé lundi le rappel de leurs ambassadeurs du Venezuela où Nicolas Maduro a été réélu dimanche président, lors d'un scrutin dont "ils ne reconnaissent pas la légitimité". Le regroupement de pays qui comprend l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie et le Mexique, a annoncé dans un communiqué "l'abaissement du niveau de leurs relations diplomatiques avec le Venezuela (...) pour protester" contre ce scrutin "non-conforme aux normes internationales d'un processus électoral (...) transparent et démocratique".
Un scrutin vivement critiqué. Critiqué par la communauté internationale et considéré comme une "supercherie" par l'opposition, le scrutin de dimanche a permis au président Maduro, 55 ans, de se faire réélire jusqu'en 2025 avec 68% des voix. Le Groupe de Lima a "réitéré son inquiétude face à l'approfondissent de la crise politique, économique, sociale et humanitaire qui a détérioré la vie au Venezuela et se reflète dans la migration en masse de Vénézuéliens vers nos pays".
Les pays signataires ont prévu de convoquer dès la première quinzaine de juin une réunion au Pérou avec des autorités responsables de la migration "pour échanger les expériences et apporter une réponse" à ce problème. Touché par l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë. En cinq ans le PIB a fondu de 45% selon le FMI, qui anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13.800%.