Les 629 migrants secourus en Méditerranée par le navire Aquarius et bloqués au large depuis ce week-end suite à un bras de fer entre l'Italie et Malte, vont finalement pouvoir débarquer en Espagne, qui avait proposé de les accueillir, a annoncé mardi l'ONG SOS Méditerranée.
UPDATE 06h14: Des vivres seront livrés sous peu à l'#Aquarius par un navire italien. Le MRCC Rome planifie de transborder les rescapés plus tard sur des navires italiens après quoi nous mettrons le cap ensemble sur #Valence.
— SOS MEDITERRANEE France (@SOSMedFrance) 12 juin 2018
"Le cap ensemble sur Valence". "Des vivres seront livrés sous peu à l'Aquarius par un navire italien", a précisé l'ONG sur Twitter. Le centre de commandement des secours de Rome "planifie de transborder les rescapés plus tard sur des navires italiens après quoi nous mettrons le cap ensemble sur Valence", a-t-elle ajouté.
L'Italie avait refusé l'accostage. Le navire de SOS Méditerranée, qui peut normalement porter secours à 500 migrants, croise depuis trois ans au large de la Libye, débarquant les migrants qu'il a sauvé de la noyade en Italie. Mais ce week-end, le nouveau ministre italien de l'Intérieur, le patron de la Ligue Matteo Salvini, à la manœuvre depuis le début de cette crise en Méditerranée, a refusé l'accostage.
L'Espagne avait proposé lundi d'accueillir le navire mais les dirigeants de l'ONG SOS Méditerranée qui affrète le bateau jugeaient que les conditions de sécurité ne sont pas réunies pour le mener jusqu'à l'Espagne. Malte avait ravitaillé le navire en nourriture dans la nuit.
Salvini avait prévenu. L'Italie, qui a vu quelque 700.000 migrants débarquer sur ses côtes depuis 2013, a régulièrement accusé les Européens d'avoir détourné les yeux et de l'avoir laissée seule face à la crise migratoire. Matteo Salvini avait fait campagne avant les législatives sur le thème de la fermeture des frontières aux migrants, et prévenu qu'une fois au pouvoir, il ferait tout pour empêcher ces débarquements, particulièrement lorsqu'ils sont le fait des ONG qui patrouillent au large de la Libye. Les autorités françaises n'ont en revanche pas réagi depuis le début de cette crise.