Ce nouveau cycle de pourparlers se tient à l'appel des médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - alors que les craintes d'une escalade militaire au Moyen-Orient s'amplifient. Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui s'affrontent depuis l'attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, est réclamé avec force par la communauté internationale. Le président américain Joe Biden a estimé qu'il pourrait permettre d'éviter une attaque iranienne en riposte à l'assassinat, que Téhéran impute à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet.
"Plus de temps à perdre"
Mercredi, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, et le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, avaient appelé toutes les parties à ne pas les "saper". Il n'y a "plus de temps à perdre", a affirmé le même jour à Beyrouth l'émissaire américain Amos Hochstein, alors qu'un cessez-le-feu pourrait aussi mettre fin aux échanges de tirs meurtriers entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas et de Téhéran.
Le Hezbollah a dit jeudi avoir tiré des roquettes sur le kibboutz de Shamir, dans le nord d'Israël, en riposte notamment à une frappe sur Marjayoun, dans le sud du Liban, qui avait tué la veille un de ses combattants et fait des blessés civils.
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Selon l'armée israélienne, environ 20 projectiles ont été identifiés traversant le territoire israélien depuis le Liban. La plupart ont été interceptés, et certains sont tombés dans la région de Shamir, aucun blessé n'étant à déplorer. Les nouvelles discussions ont débuté à Doha dans l'après-midi, selon une source proche des négociations. Elles se basent sur un plan annoncé le 31 mai par Joe Biden. Une première phase prévoit une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, et de la libération d'otages - enlevés lors de l'attaque du Hamas - contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Elles devaient se tenir en présence du directeur de la CIA William Burns, selon une source américaine proche des négociations, ainsi que des chefs du Mossad, le service de renseignement israélien, et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Faire des compromis"
"Nous n'irons pas à de nouveaux cycles de négociations", a dit pour sa part jeudi à l'AFP Bassem Naïm, un membre du bureau politique du Hamas, mouvement qui répète vouloir l'application du plan Biden, sans prendre part à de nouvelles discussions.
"Nous espérons faire des progrès les heures ou jours qui suivent", a affirmé jeudi sur CNN, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, indiquant que les discussions portaient sur des "détails de la mise en oeuvre de l'accord lui-même, des petits fossés qui, nous en sommes absolument convaincus, peuvent être comblés".
"Il est très important que les deux parties soient prêtes à faire des compromis", a-t-il ajouté. Après l'attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.198 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.
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Sur 251 personnes emmenées comme otages ce jour-là, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 déclarées mortes par l'armée. L'attaque du 7 octobre a entraîné l'évacuation de milliers de familles israéliennes vivant aux abords de Gaza. Sur les plus de 50.000 habitants évacués, 80% étaient rentrés chez eux entre mars et juillet, a indiqué jeudi le bureau chargé de leur relogement. L'offensive israélienne menée en représailles a fait au moins 40.005 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.
Les tensions régionales ont redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth. L'Iran a rejeté mardi un appel de plusieurs pays occidentaux à renoncer à attaquer Israël. Ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen menacent aussi de riposter à l'assassinat de Haniyeh et Chokr. Le président israélien Isaac Herzog a affirmé que son pays restait "en alerte élevée".
Les activistes "éliminés"
Dans le sud de la bande de Gaza, une source médicale à l'hôpital Nasser a fait état d'un mort et trois blessés dans un nouveau bombardement israélien à Khan Younès. Des blindés israéliens ont par ailleurs fait une incursion dans le sud de la ville de Gaza (nord), sous des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a constaté un correspondant de l’AFP.
Cinq morts et plusieurs blessés ont été amenés à l'hôpital Al-Ahli de Gaza-ville après des raids aériens, rapportent des secouristes. L'armée israélienne a indiqué pour sa part jeudi avoir démantelé à travers la bande de Gaza plus de 30 sites abritant des infrastructures du Hamas, dont certaines équipées d'explosifs et des installations de stockage d'armes.
Au cours de la journée écoulée, les soldats ont "identifié et éliminé" une vingtaine d'activistes à Rafah (sud), selon l'armée. La guerre a plongé le territoire palestinien, assiégé par Israël, dans un désastre humanitaire et entraîné le déplacement de la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants.