Les savoir-faire liés au parfum de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, ont été inscrits mercredi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité par un comité spécialisé de l'Unesco réuni à Port-Louis, capitale de l’Île Maurice.Ces savoir-faire recouvrent trois aspects différents, détaille l'Unesco dans un communiqué : "la culture de la plante à parfum, la connaissance des matières premières et leur transformation et l'art de composer le parfum".
Une façon pour Grasse de protéger ses champs. La ville de Grasse, berceau de la parfumerie mondiale, comptait sur cette inscription pour mieux protéger ses champs de tubéreuses ou de jasmins. Depuis 70 ans, ils sont mis à mal par la pression foncière, la montée des produits synthétiques et la concurrence d'autres centres producteurs.
Le label Unesco devrait favoriser la possibilité de bloquer des terrains au service des jeunes agriculteurs et encourager des sociétés de parfumerie à signer des contrats à long terme pour garantir aux horticulteurs de pouvoir vivre de leurs récoltes. Cette municipalité de la Côte d'Azur a vu s'épanouir la parfumerie à partir du XVIème siècle, autour de ses tanneries qui réclamaient des matières premières aromatiques pour apprêter les peaux et parfumer les gants.
40 demandes d'inscriptions évaluées. Le comité de sauvegarde du patrimoine immatériel de l'Humanité, qui siège depuis le 26 novembre et jusqu'au 1er décembre, examine mercredi 40 demandes d'inscription sur cette liste hétéroclite de traditions et de savoir-faire, désormais forte de plus de 400 éléments (chants, danses, spécialités gastronomiques ou célébrations).
Dans la cuvée 2018, on retrouve par exemple les fêtes populaires et anciennes de las Parrandas, à Cuba ou les bains médicinaux Lum pratiqués par les Tibétains. Le comité doit continuer jeudi à nommer des lauréats. Le reggae jamaïcain fait notamment partie des candidats.
Le comité se penche aussi sur patrimoine culturel immatériel risquant de disparaître. À Port-Louis, le comité, composé des représentants de 24 États parties à la Convention de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de 2003, s'est également penché sur le patrimoine culturel immatériel risquant de disparaître. Sept candidatures ont été retenues, notamment l'art du théâtre d'ombres syrien ou les savoir-faire des mesureurs d'eau dans le Sahara algérien.