L'Italie est entrée en récession fin 2018, son PIB ayant reculé pour le deuxième trimestre consécutif, affecté par le ralentissement de l'économie européenne et les tensions commerciales internationales. Le Produit intérieur brut a diminué de 0,2% au quatrième trimestre après une baisse de 0,1% au troisième trimestre, a indiqué jeudi l'Istat (Institut national des statistiques). Une "récession technique" se caractérise par deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Le Premier ministre Giuseppe Conte avait annoncé mercredi s'attendre à une nouvelle contraction de l'économie au quatrième trimestre, mais s'était dit confiant dans le fait que celle-ci repartirait au deuxième semestre 2019.
Moins de 1% de croissance en 2018. Sur l'ensemble de l'année 2018, la croissance atteint 0,8%. La baisse survenue au troisième trimestre intervenait après 14 trimestres consécutifs de petite hausse. La croissance italienne est affectée par le ralentissement de l'économie européenne, notamment allemande, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et la prudence des entreprises italiennes qui ont tendance dans ce contexte à investir moins. Ce climat morose risque de compliquer les plans de la coalition populiste au pouvoir, qui a bâti son budget sur une croissance de 1% l'an prochain, une prévision jugée très optimiste par les experts et institutions internationales.
La Banque centrale italienne et le Fonds monétaire international (FMI) prévoient de leur côté une hausse du PIB de 0,6% en 2019, tandis que l'agence de notation Standard & Poor's table sur 0,7% et le cabinet Oxford Economics sur 0,3%. Certains sont encore plus pessimistes, comme Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien et désormais à la tête du cabinet LC Macro Advisors, qui prévoit un recul du PIB de 0,2%. L'Italie avait été durement frappée par la crise économique et avait même connu une récession en 2012-2013. Depuis 2014, elle n'avait retrouvé qu'une croissance exsangue.