Un Irakien de 22 ans, longtemps présenté comme le principal suspect d'un meurtre à Chemnitz fin août qui avait déclenché de violentes manifestations de l'extrême droite allemande, a été remis en liberté mardi, selon le parquet local. "Le mandat d'arrêt pour homicide volontaire en réunion contre le suspect irakien a été levé aujourd'hui par le tribunal d'instance de Chemnitz sur ordre du parquet", a annoncé Ingrid Burghart, la porte-parole du parquet de cette ville d'ex-RDA. Peu auparavant, l'avocat du jeune homme, Ulrich Dost-Roxin, avait assuré que la justice n'avait "rien entre les mains" contre son client qui conteste avoir commis un homicide.
Aucune trace ADN de l'Irakien sur l'arme. Daniel Hillig avait été poignardé à mort dans la nuit du 26 août et la police avait rapidement annoncé l'interpellation de deux suspects, Yousif A. et un jeune Syrien, présenté comme un complice, et présents près des lieux du crime. Ce meurtre avait donné lieu quelques heures plus tard à une première manifestation de néonazis et de l'extrême droite dans cette ville de Saxe. Les médias et la chancelière Angela Merkel ont ensuite affirmé que des "chasses collectives" contre des étrangers avaient été menées à cette occasion. "La police a retrouvé un couteau avec des traces de sang de la victime. Mais il n'y avait pas d'empreintes digitales de mon client" Yousif A., a assuré son avocat. La porte-parole du parquet a confirmé qu'aucune trace de l'ADN du jeune Irakien n'avait été retrouvée sur ce couteau mais assuré qu'un deuxième couteau avait été utilisé et n'avait "pas été retrouvé jusqu'ici malgré des recherches intensives".
Manifestations d'extrême droite. "Il n'y avait rien du tout" indiquant que l'Irakien, un demandeur d'asile arrivé en 2015, ait perpétré le meurtre de Daniel Hillig, 35 ans, a également assuré son défenseur. "Aucun témoin ne l'a vu donner des coups de couteau", a précisé Ingrid Burghart, même si la justice poursuit son enquête sur sa participation présumée à une altercation au cours de laquelle deux personnes ont été blessées. Un troisième suspect, un jeune Irakien, est toujours en fuite. D'autres manifestations houleuses organisées notamment par le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) avaient eu lieu dans les jours qui ont suivi. Ces défilés, au cours desquels des participants ont effectué le salut hitlérien, ont choqué une Allemagne en pleine crise d'identité depuis l'arrivée de plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015 et 2016.