Le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini a vivement dénoncé samedi l'"arrogance" du président français Emmanuel Macron, à 24 heures d'un mini-sommet européen sur les migrations qui s'annonce explosif.
Énumérant les chiffres d'arrivées des migrants en Italie et le coût que cela a représenté pour ce pays, Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), a dit s'étonner que cette situation ne soit pas considérée comme un problème pour "l'arrogant président français".
"Nous invitons la France à ouvrir ses ports". "Nous l'invitons à arrêter les insultes et à démontrer sa générosité avec des faits en ouvrant les nombreux ports français et en arrêtant de refouler des femmes, des enfants et des hommes à Vintimille", à la frontière entre la France et l'Italie, a déclaré Matteo Salvini, cité par sa porte-parole. "Si l'arrogance française pense transformer l'Italie en camp de réfugiés pour toute l'Europe, peut-être en versant quelques euros de pourboire, elle se fourvoie complètement", a-t-il conclu.
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Salvini avait déjà évoqué "l'hypocrisie française". La France et l'Espagne ont proposé la création de centre fermés en Europe pour gérer les migrants débarquant de Méditerranée. Ce n'est pas la première fois que Matteo Salvini s'en prend à la France et au président français. Il avait dénoncé notamment l'"hypocrisie" de la France après des déclarations critiquant l'Italie pour son refus d'ouvrir ses ports récemment au navire humanitaire Aquarius.
"Accueillez les migrants, après on en reparlera". Vendredi il a de nouveau attaqué le président français après que celui-ci eut dénoncé la "lèpre" nationaliste en Europe. "Nous sommes peut-être des populistes lépreux, mais moi les leçons je les prends de qui ouvre ses ports. Accueillez les milliers de migrants et après on en reparlera", a lancé vendredi Matteo Salvini à l'adresse du président français.
Le Premier ministre tchèque estime que Macron "fait retourner le débat d'un an en arrière"
Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a jugé "malheureux" samedi le mini-sommet européen sur l'immigration prévu dimanche à Bruxelles, auquel les pays d'Europe centrale du groupe de Visegrad ont exclu de participer, estimant qu'une "vraie solution européenne" n'appartient qu'au Conseil européen. "Nous considérons le format et la date (du mini-sommet) comme malheureux et la participation de plus d'Etats comme une complication", a-t-il indiqué dans un communiqué samedi soir à Prague. "Toute cette affaire est malheureuse mais le groupe de Visegrad a pris une position constructive et responsable envers le Conseil européen, par respect envers la solution qui doit être trouvée", a-t-il ajouté. Ces quatre pays d'Europe centrale, favorables à une ligne dure sur l'immigration, ont exclu jeudi de participer à ce mini-sommet. "J'ai eu (samedi) une conversation téléphonique avec la chancelière Merkel au sujet de l'entretien de demain sur le migration. À la différence de la France, elle ne nous reproche décidément pas notre non-participation et il est à noter que cet entretien a été convoqué à son initiative", a aussi indiqué Andrej Babis. Pour "une vraie solution européenne, il faut la chercher au Conseil européen où se réunissent tous les pays membres (de l'UE) et non à des sommets informels", a-t-il dit. "Je n'attendais pas d'Emmanuel Macron qu'il fasse retourner le débat d'un an en arrière", a aussi affirmé Andrej Babis.