Durant l'énoncé de la condamnation, le silence règne. Réunies dans une pièce entourée de photos retraçant le massacre de Srebrenica, une cinquantaine de personnes attendent, serrées les unes contre les autres. Dignes pendant la liste des onze chefs d'accusation visant Ratko Mladic. Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie prononce son verdict : la perpétuité. Un immense cri de joie parcourt alors la salle et l'auditoire.
"Sa tête ne peut pas remplacer les 8.000 personnes qui sont mortes". Au mémorial de Potocari, au milieu des tombes, une femme se met à prier, à remercier Dieu. À côté d'elle, Osmana essuie quelques larmes sous son foulard : "Je tremble de tout mon corps. J'ai perdu mon fils, mon mari. Tout ce que je vois autour de moi, c'est de la tristesse", dit-elle. "Je suis satisfaite mais la tête de Ratko Mladic ne peut pas remplacer les 8.000 personnes qui sont mortes."
Car à Srebrenica, les blessures sont encore profondes. Et ce verdict ne va pas forcément dissiper l'atmosphère pesante qui y règne, et qui saisit tous ceux qui y passent. Mercredi, à l'issue du verdict, Darko Mladic, le fils de l'ancien chef de guerre, a annoncé faire appel de la condamnation de son père.