Le maire de New York Bill de Blasio, grand adversaire de Donald Trump, s'est dit "choqué" mercredi qu'au moins 239 mineurs aient été envoyés dans la capitale financière américaine après avoir été séparés de leurs parents, sans que les autorités de la ville n'en sachent rien. Le président américain a signé mercredi la fin de la politique de séparation des familles de migrants à la frontière, après avoir suscité l'indignation aux États-Unis et à l'étranger.
Empêcher l'aide en cachant l'information. Bill de Blasio s'est rendu dans un centre d'accueil pour enfants migrants de Harlem, où une équipe de télévision avait filmé la nuit précédente l'arrivée de fillettes vraisemblablement séparées de leur famille à la frontière avec le Mexique. "Comment est-il possible que personne d'entre nous n'ait su qu'il y avait 239 enfants ici, dans notre ville ? Comment le gouvernement fédéral peut-il cacher ces informations aux gens de cette ville et empêcher l'aide dont ces enfants pourraient avoir besoin ?", a lancé devant la presse le maire démocrate de New York, défenseur des migrants.
I just visited a facility in New York City caring for children separated from their parents at the southern border. We were told the youngest was just 9 months old. pic.twitter.com/1Z5GYJRoD0
— Bill de Blasio (@NYCMayor) 20 juin 2018
Le plus jeune âgé de neuf mois seulement. D'après Bill de Blasio, les enfants arrivés au centre de Harlem sont de tous âges, mais "le plus jeune à arriver ici avait neuf mois" et est "incapable de communiquer". Il a aussi cité l'exemple d'un garçon de neuf ans venu du Honduras, "arrivé à New York après avoir fait plus de 3.000 kilomètres en bus et qui ne sait pas s'il pourra revoir sa mère".
EXCLUSIVE: Children from the southern border are being brought to NYC after being separated from their families.
— Spectrum News NY1 (@NY1) 20 juin 2018
Overnight, @joshrobin captured video of unusual activity at a foster agency in East Harlem. #MorningsOn1pic.twitter.com/WhiN27wb5T
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Un processus traumatisant. Le maire a par ailleurs défendu les employés du centre, dénonçant certaines menaces proférées à leur encontre sur les réseaux sociaux après un large partage des images des fillettes arrivées dans la nuit. Selon lui, les responsables du centre, sous contrat avec le gouvernement fédéral pour accueillir des mineurs migrants non accompagnés, ont souligné que les enfants arrivaient tous avec des problèmes physiques, certains avec des poux, d'autres avec des punaises ou des maladies contagieuses comme la varicelle. "Les responsables que nous avons rencontrés ont été clairs, cela a été un processus traumatisant pour eux, rien que les questions de santé mentale sont très, très pénibles", a ajouté le maire, qui rejoindra jeudi au Texas d'autres maires américains pour visiter un centre d'accueil pour enfants et dénoncer la politique migratoire de l'administration Trump.