L'Institut Nobel norvégien a annoncé mercredi le dépôt d'une plainte après avoir reçu une nomination, vraisemblablement frauduleuse, du président américain Donald Trump au prix Nobel de la paix. "Nous avons de bonnes raisons de croire qu'une candidature que nous avons reçue concernant Trump a été falsifiée", a déclaré le directeur de l'Institut Nobel, Olav Njølstad. Ce dernier a refusé de fournir plus de détails, laissant à la police norvégienne le soin de faire la lumière sur cette affaire.
Usurpation d'identité. Comme chaque année, les candidatures au prix Nobel de la paix devaient être déposées avant le 31 janvier, seules certaines personnalités étant habilitées à proposer un nom (parlementaires et ministres, anciens lauréats, certains professeurs d'université...). Si la liste des candidatures est tenue secrète pendant au moins 50 ans, l'Institut de recherche sur la paix d'Oslo (Prio) assurait cependant au début du mois que l'actuel locataire de la Maison-Blanche en faisait partie. Salué pour son "idéologie de paix par la force", Donald Trump aurait, comme l'an dernier, été proposé par un Américain ne souhaitant pas dévoiler publiquement son identité, croyait savoir le Prio, organisation indépendante du cercle Nobel mais qui suit ces questions de près en recensant notamment les nominations annoncées publiquement. Tout indique désormais que cette nomination était le fait d'une personne ayant usurpé une identité pour se donner une apparente légitimité.
329 candidatures valides cette année. L'Institut Nobel a précisé avoir reçu cette année 329 candidatures -valides- pour le Nobel de la paix, y compris celles avancées par les cinq membres du comité attribuant le prix, eux aussi autorisés à proposer des noms lors de leur première réunion annuelle, qui s'est tenue lundi. Le chirurgien congolais Denis Mukwege et la Yézidie Nadia Murad, qui combattent tous deux les violences sexuelles, ont à ce stade les faveurs du Prio. Parmi les quelques candidatures rendues publiques par leurs parrains figure aussi la "Révolte des parapluies", mouvement qui avait réclamé des réformes démocratique à Hong Kong en 2014 et proposé par des élus américains. En France, l'ex-président Jacques Chirac aurait également été nominé, de même que Latifa Ibn Ziaten, mère d'un militaire assassiné par Mohamed Merah. Le nom du ou des lauréats sera annoncé début octobre.