De nouveaux heurts ont éclaté mercredi soir entre manifestants et policiers dans plusieurs villes de Tunisie, au troisième jour d'une contestation alimentée par des mesures d'austérité et émaillée de violences.
À Siliana, dans le nord-ouest, des jeunes ont jeté des pierres et des cocktails molotov sur des agents sécuritaires et tenté de s'introduire dans un tribunal dans le centre de cette ville. La police a riposté par des tirs de lacrymogènes. Des échauffourées ont également repris à Kasserine, dans le centre défavorisée du pays où des jeunes de moins de 20 ans tentent de bloquer les routes par des pneus en feu et jettent des pierres sur des agents sécuritaires.
Quelques 237 personnes arrêtées. Plusieurs dizaines de manifestants sont descendus aussi à Tebourba, à 30 km à l'ouest de Tunis où a été enterré mardi l'homme décédé lors de heurts dans la nuit de lundi. La police a riposté par des tirs massifs de lacrymogène, a indiqué un habitant. Selon des médias locaux, des scènes similaires ont eu lieu dans des quartiers près de Tunis. Selon un nouveau bilan du ministère de l'Intérieur quelque 237 personnes impliquées dans des actes de violences ont été arrêtées.
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Le pays reste englué dans la morosité économique et sociale. Sept ans après une révolution qui réclamait travail et dignité et qui avait fait tomber le dictateur Aine al-Babine Ben Ali, des manifestations pacifiques sporadiques ont éclaté la semaine dernière en Tunisie contre la hausse des prix et un budget d'austérité prévoyant entre autres des augmentations d'impôts. Si la Tunisie, unique pays rescapé du Printemps arabe, est parvenue jusque-là à faire avancer sa transition démocratique, elle reste engluée dans la morosité économique et sociale.