L'ex-président du Panama Ricardo Martinelli est retourné jeudi en prison après avoir été hospitalisé pour une crise d'hypertension survenue lundi, jour de son extradition des États-Unis pour répondre à des accusations d'espionnage dans son pays.
De l'hôpital... à la prison. Ricardo Martinelli est arrivé jeudi, escorté par un important dispositif de sécurité, à la prison d'El Renacer, sur les rives du canal de Panama. L'ancien chef de l'État, âgé de 66 ans, a été placé lundi en détention à l'hôpital public Santo Tomas, dans la capitale Panama. Son retour en prison a été décidé après que des médecins légistes, dépendant du bureau du procureur, ont estimé que son état de santé était "stable".
La Cour suprême de justice examinera mardi "une demande de changement de mesure préventive" en faveur de Ricardo Martinelli. L'ancien président étant actuellement député du Parlement centre-américain, toutes les affaires le concernant doivent être traitées par la Cour suprême et non par des tribunaux ordinaires.
À son arrivée au Panama, il a passé quelques heures en prison. Lors d'une audience lundi, l'ex-président a dit se sentir mal. Peu de temps après, il a été hospitalisé pour des problèmes d'hypertension et d'arythmie. Le retour de Ricardo Martinelli en prison est une réponse aux "directives du gouvernement", a déclaré Carlos Carrillo, l'un de ses avocats. "Nous ne savons pas quels examens il a subis et nous ne connaissons pas leurs résultats en dehors de ce que les médecins légistes ont affirmé", a-t-il ajouté.
Accusé d'espionnage et de corruption. Ricardo Martinelli, magnat de la grande distribution, a été extradé lundi des États-Unis, où il a été détenu un an. Il est accusé d'avoir détourné des fonds publics au Panama pour créer un réseau d'espionnage étatique lorsqu'il était à la tête du pays, entre 2009 et 2014. Il est soupçonné d'avoir placé sur écoute téléphonique plus de 150 personnes, dont des hommes politiques et des journalistes. Il est également impliqué dans une vingtaine de dossiers de corruption.
Une "vendetta" contre Martinelli ? Le président panaméen Juan Carlos Varela a demandé mercredi de ne pas politiser l'extradition de Ricardo Martinelli et de "laisser la justice faire son travail". Lors de l'audience de lundi, l'ancien président a déclaré qu'il était victime d'une violation des droits de l'Homme et du processus judiciaire. Il a également accusé le président Varela - son ancien allié - d'être à la tête d'une "vendetta" à son encontre. Les victimes des écoutes téléphoniques présumées soupçonnent l'ancien dirigeant de tenter de sortir de prison avec des arguties juridiques et craignent que ses crimes ne restent impunis.