"Je me suis fait avoir", écrivait Sophie Lionnet, une jeune fille au pair retrouvée morte en septembre 2017, dans un message à sa mère lu mardi au procès à Londres de ses employeurs et meurtriers présumés, les Français Sabrina Kouider et Ouissem Medouni.
"J'étais une stupide idiote". "Oui maman, tu as raison, je me suis fait avoir, pas par des gens qui ne représentent rien à mes yeux mais par des mots", écrivait la jeune femme de 21 ans en juin 2017. "Cela ne m'a pas apporté plus qu'un peu d'expérience, d'autonomie et un peu d'autorité". "Tu avais raison, comme je l'ai écrit hier à un de mes anciens professeurs, j'aurais dû t'écouter toi et pas mon coeur", poursuivait-elle. "J'étais une stupide idiote."
"Heureuse" au début. Selon une déclaration de sa mère, Catherine Devallonné, lue à l'audience, Sophie Lionnet était une "fille gentille, souriante mais assez discrète". "Elle ne parlait pas beaucoup" mais "appréciait la compagnie de ses copains et ses copines", selon sa mère. La jeune fille, originaire de Troyes (sud-est de Paris), avait suivi une formation pour travailler auprès d'enfants. Lorsqu'elle a commencé à s'occuper des deux garçons de Sabrina Kouider, en janvier 2016, elle semblait "heureuse" et les choses allaient "bien". Mais six mois avant sa mort, elle semblait "en avoir marre" et voulait rentrer en France, a expliqué sa mère.
Maltraitée et retenue prisonnière avant d'être tuée. Ses parents l'avaient suppliée de revenir. Catherine Devallonné avait aussi demandé à Sabrina Kouider de laisser partir sa fille mais elle avait refusé. La jeune fille, décrite comme timide et souriante par des voisins, était maltraitée et retenue prisonnière au domicile de Sabrina Kouider, selon l'accusation. Lorsque son corps carbonisé a été retrouvé par les pompiers dans leur jardin, le 20 septembre 2017, Sabrina Kouider et son compagnon Ouissem Medouni ont été inculpés d'homicide. Le procès doit se poursuivre jusqu'au 11 mai.