Sabrina Kouider, accusée avec son compagnon Ouissem Medouni d'avoir tué leur jeune fille au pair Sophie Lionnet, a décrit lundi deux nouveaux incidents violents avec cette dernière, après avoir avoué vendredi l'avoir frappée avec un câble électrique. Au procès de ce couple de Français à Londres, la trentenaire, toute vêtue de noire, cheveux de jais tombant sur les épaules, a raconté avoir surpris la jeune fille au pair, une Française de 21 ans, en train de fouiller dans ses documents, en août 2017. "Je l'ai poussée et j'ai récupéré mes papiers. Je lui ai demandé : 'qu'est-ce que tu es en train de faire ?'", a déclaré la Française de 35 ans. Mais "je ne l'ai pas frappée, je l'ai juste poussée", a-t-elle poursuivi.
Une bousculade violente. Sabrina Kouider a évoqué un second incident, survenu dans la cuisine de leur logement londonien en juillet, quelques semaines avant sa mort. Convaincue que Sophie n'avait pas correctement préparé le petit-déjeuner, malgré ce qu'elle affirmait, la mère de famille lui a lancé : "Je suis fatiguée de tes mensonges constants". "Je l'ai poussée, parce que je voulais aller dehors fumer une cigarette", "j'avais besoin de prendre l'air". Une de ses amies, Nicole Vatonavimlakul, présente lors de la scène, avait raconté que Sophie Lionnet était tombée à terre, et qu'elle avait cru que Sabrina Kouider, qui s'était emparée d'une chaise, allait la frapper. "Je ne me rappelle pas de l'avoir vue tomber", a déclaré Sabrina Kouider, niant avoir voulu lui faire du mal. Elle a assuré que son geste "n'avait eu aucune conséquence" sur Sophie Lionnet, qui "allait bien". Selon Ouissem Medouni, elle avait par ailleurs tiré Sophie Lionnet par les cheveux, ce que dément l'intéressée.
Des caméras installées. Sabrina Kouider a aussi démenti les accusations d'une connaissance de la famille, venue deux fois à son domicile. Ce témoin, Steve Brown, avait raconté avoir vu à deux reprises Sabrina Kouider hurler sur Sophie Lionnet, décrivant une jeune fille terrorisée. Sabrina Kouider a reconnu lundi qu'elle avait installé des caméras de surveillance dans la maison et qu'elle avait envoyé à Nicole Vatonavimlakul des images de Sophie Lionnet prises dans la chambre des enfants. Il ne s'agissait pas de "l'espionner", a assuré Sabrina Kouider, les caméras étaient là pour des raisons de "sécurité". Elle versait à la jeune fille 50 livres par semaine, plus des "extras", et n'avait "jamais cessé de la payer", a-t-elle par ailleurs insisté.