Pyongyang a effectué vendredi son troisième tir de projectiles en huit jours, selon Séoul, au moment même où le président américain Donald Trump affirmait que ces essais ne lui posaient "pas de problème".
Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à la Corée du Nord de réaliser des lancements de missiles balistiques et plusieurs membres de l'exécutif onusien ont condamné ce regain d'activité militaire de Pyongyang. Cela n'a pas été le cas du dirigeant de la Maison-Blanche qui, à la faveur de la détente apparue en 2018 sur la péninsule coréenne, a rencontré trois fois en un an le leader nord-coréen Kim Jong Un. "Ça ne me pose pas de problème, nous verrons ce qu'il se passera, mais les missiles à courte portée sont très communs", a-t-il déclaré à des journalistes.
Une vitesse inhabituelle pour un missile de courte portée
Nombre d'experts considèrent que les essais militaires nord-coréens visent à augmenter la pression sur les États-Unis. Vendredi matin, le Nord a tiré de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une distance d'environ 220 kilomètres avec une vitesse inhabituellement élevée pour une arme de courte portée. Le profil de vol était relativement similaire à celui des projectiles testés mercredi et la présidence sud-coréenne y a vu probablement un "nouveau type de missile balistique de courte portée". Jeudi, KCNA, l'agence centrale de presse nord-coréenne, avait affirmé qu'il s'agissait d'un "tir d'essai d'un système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre".
La semaine dernière, Pyongyang avait déjà lancé deux projectiles décrits par Séoul comme des missiles balistiques de courte portée, dont un avait parcouru environ 700 kilomètres. Kim Jong Un a été "encouragé" par sa poignée de main avec Donald Trump dans la Zone démilitarisée, estime Jean Lee, du Centre Wilson de Washington, et cherche à "donner un sentiment d'urgence sur la péninsule coréenne pour renforcer sa position avant des négociations sur le nucléaire". "C'est sa réponse à l'affirmation de Donald Trump selon laquelle il n'y a pas 'pas d'urgence' à négocier un accord nucléaire", poursuit-elle.