Au moins 45.000 civils ont fui les combats dans la province méridionale de Deraa en Syrie, cible de bombardements des forces du régime depuis une semaine, a annoncé mardi l'ONU.
Damas intensifie ses bombardements. Depuis une semaine, le pouvoir de Bachar al-Assad a intensifié ses bombardements sur l'est de Deraa, laissant présager une vaste opération militaire dans le sud syrien, et poussant des centaines de familles à la fuite. "Au cours des derniers jours, un très grand nombre de civils ont fui à cause des hostilités, des bombardements et des combats dans cette région", a indiqué à l'AFP Linda Tom, porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.
"Nous n'avions pas vu jusque-là un déplacement massif de cette ampleur à Deraa", a-t-elle souligné. Les forces du régime, soutenues par des frappes russes depuis samedi, ont visé au cours des dernières 48 heures des quartiers de la ville de Deraa, chef lieu de la province éponyme.
Au moins 32 civils ont été tués dans les violences depuis le 19 juin, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), tandis que 750.000 civils vivant dans les zones rebelles sont menacés par les opérations du régime, ont averti les Nations unies. Dans la nuit de lundi à mardi, les forces loyalistes ont réalisé une percée en mettant la main sur deux localités voisines - Basr al-Harir et Mlihat al-Atach -, coupant ainsi en deux les territoires rebelles dans l'est de Deraa, a annoncé l'OSDH.
Eviter une opération militaire du régime. Les territoires rebelles du sud syrien faisaient l'objet depuis juillet 2017 d'un cessez-le-feu négocié par Moscou, Washington et Amman. Depuis plusieurs semaines, des pourparlers impliquant des puissances régionales et internationales, sont en cours pour éviter une opération militaire du régime. Les groupes rebelles contrôlent 70% de la province de Deraa et celle voisine de Qouneitra, tandis que le régime domine la région de Soueida, la troisième de ce trio qui compose le sud syrien.