Les Occidentaux ont maintenu, en dépit du veto russe à l'ONU, leur détermination à riposter fermement à l'attaque chimique présumée imputée au régime de Bachar al-Assad et faisaient toujours planer mercredi la menace de frappes militaires en Syrie.
Une opposition Russie-États-Unis toujours plus forte. La confrontation entre les États-Unis et la Russie sur le dossier syrien s'est durcie : Moscou, soutien indéfectible de Damas, a opposé mardi son veto au Conseil de sécurité à un projet de résolution américain visant à créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques en Syrie.
Une menace de représailles militaires. Mais en face, les Occidentaux, États-Unis et France en tête, ont redoublé de détermination après avoir déjà fait clairement planer la menace de représailles militaires. "La France mettra tout en oeuvre contre l'impunité chimique", a assuré l'ambassadeur français François Delattre. Elle annoncera "dans les prochains jours" la "décision" sur sa riposte, en coordination avec les alliés américain et britannique, a précisé à Paris le président Emmanuel Macron.
Une décision imminente. S'inscrivant dans cette fièvre diplomatique, Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May sont aussi "tombés d'accord", lors d'une conversation téléphonique, "pour ne pas laisser l'usage d'armes chimiques se poursuivre", a rapporté la Maison-Blanche. Le président américain, qui avait lui promis lundi une décision "très bientôt", a annulé un déplacement prévu en fin de semaine au Pérou afin de continuer à gérer le dossier syrien, renforçant le sentiment d'une action imminente.
Une enquête de l'OIAC pour retarder l'intervention occidentale ? L'Organisation internationale sur les armes chimiques (OIAC), un organisme dont le mandat est d'enquêter sur une attaque présumée mais qui n'a pas la responsabilité d'en identifier les responsables, a annoncé mardi l'envoi "sous peu" d'une équipe en Syrie pour faire la lumière sur ce qui s'est passé à Douma. L'OIAC a été invité par Damas, qui, comme Moscou, nie l'existence d'une telle attaque chimique. Selon des diplomates, cela pourrait permettre au pouvoir syrien de retarder d'éventuelles frappes occidentales.
Mais tout en saluant l'envoi d'experts, Washington a tenu à ne pas lier leur enquête à la riposte américaine. "Les États-Unis ont leurs propres mécanismes", "nous savons qu'un produit chimique a été utilisé même si nous ne savons pas avec certitude lequel", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert.
Les alliés des Syriens visés par Trump. Au-delà d'éventuelles frappes contre le régime, les mises en garde de Donald Trump affirmant que Damas, mais aussi ses soutiens, la Russie et l'Iran, devraient "payer le prix fort" ont ravivé le climat de Guerre froide qui s'installe de plus en plus. Moscou et Téhéran accusent Washington de chercher un "prétexte" pour frapper le pouvoir syrien.