Un nouveau convoi humanitaire de l'ONU doit tenter jeudi de porter secours aux populations de la Ghouta orientale, toujours prises sous un déluge de feu par les forces de Damas, qui ont reconquis plus de la moitié de l'enclave rebelle aux portes de Damas.
L'application du cessez-le-feu réclamée par l'ONU. Lundi, un premier convoi avait dû abréger sa mission en raison des bombardements sur la grande ville de Douma. Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé mercredi l'application du cessez-le-feu exigé et ignoré depuis dix jours, demandant de manière "unanime" que le nouveau convoi humanitaire prévu jeudi "parvienne bien à la Ghouta" et que de l'aide puisse être acheminée "tous les jours", selon un diplomate.
Distribuer des aides à 70.000 personnes. Pour le convoi de jeudi, "nous ne savons pas encore combien de camions il y aura, mais ce sera le reste des aides pour 70.000 personnes", a déclaré une porte-parole d'Ocha à Damas, Linda Tom. "Cela comprendra les aides médicales dont le chargement n'avait pas été autorisé" dans le convoi de lundi, a-t-elle signalé. Les quelque 400.000 habitants assiégés depuis 2013 subissent de graves pénuries de nourriture et de médicaments.
Des frappes aériennes qui continuent. Sur le terrain, les forces du régime ont reconquis plus de la moitié de l'enclave rebelle, cible de bombardements meurtriers qui ont tué des dizaines de civils mercredi. Frappes aériennes et tirs d'artillerie ont continué de s'abattre sur la Ghouta, en dépit de la trêve quotidienne de cinq heures (07 heures à midi) décrétée par Moscou il y a plus d'une semaine. Au moins "62 civils, dont six enfants, ont été tués mercredi", notamment dans des frappes russes, selon un nouveau bilan de l'OSDH, précisant que ces raids dans la seule localité de Hammouriyé ont fait 18 morts.
Les troupes poursuivent leur progression vers Douma et les localités dans l'ouest de l'enclave rebelle, après avoir reconquis des secteurs dans l'est et le sud-est, d'après l'OSDH, qui a accusé à plusieurs reprises la Russie d'avoir mené des frappes meurtrières, que Moscou a démenties. Le régime semble se rapprocher de son objectif, qui est de scinder l'enclave en deux, en isolant le secteur nord, où se trouve Douma, du secteur sud, selon l'OSDH.
Une intervention onusienne ? L'offensive se poursuit alors que le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté fin février une résolution réclamant un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie, qui devait permettre la livraison d'aide humanitaire et l'évacuation de blessés. Ces dispositions sont restées quasiment sans effet et le Conseil de sécurité a tenu mercredi une réunion d'urgence à huit clos, lors de laquelle a été évoqué un possible rôle onusien pour sortir de la Ghouta des éléments "terroristes", selon des diplomates.
Une nouvelle "phase d'horreur" dans le conflit. Déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie s'est progressivement complexifié avec l'implication de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad al Hussein, a accusé le régime de planifier "l'apocalypse" en Syrie, estimant que le conflit qui a fait plus de 340.000 morts était entré dans une nouvelle "phase d'horreur".