Une équipe de sécurité de l'ONU a essuyé des tirs mardi dans la ville syrienne de Douma alors qu'elle effectuait une mission de reconnaissance, pour préparer le déploiement d'experts chargés d'enquêter sur une attaque chimique présumée, a rapporté mercredi un responsable de l'ONU. "Une équipe de sécurité de l'ONU a essuyé des tirs hier alors qu'elle était en reconnaissance à Douma", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat. "Ils n'ont pas été blessés et sont retournés à Damas", a-t-il ajouté.
Enquête de l'OIAC toujours en attente. Les experts de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dépêchés sur place attendaient le feu vert de l'équipe de sécurité de l'ONU pour commencer leur enquête sur l'attaque chimique présumée à Douma. Plus de 40 personnes auraient péri sous l'effet de gaz toxiques le 7 avril à Douma, dernier bastion alors tenu par la rébellion dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas. Les Occidentaux accusent le régime de Bachar al-Assad d'avoir mené cette attaque.
Une foule les pousse à partir. L'ambassadeur britannique aux Pays-Bas, Peter Wilson, a indiqué à des journalistes à La Haye que l'équipe de sécurité de l'ONU s'était rendue sur deux sites à Douma mardi, escortée par la police militaire russe. Elle a été accueillie par "une foule importante" de manifestants sur l'un des sites, les poussant à partir. Sur le second site, l'équipe a essuyé des tirs d'armes de petit calibre et une explosion", a détaillé Peter Wilson, citant des informations fournies par l'OIAC basée à La Haye, aux Pays-Bas. Ahmet Uzumcu, chef de l'OIAC, a indiqué qu'il n'était pas encore possible de savoir quand les experts pourraient commencer leur travail d'enquête à Douma. Plusieurs pays ont déjà fait part de leurs craintes de voir d'éventuelles preuves de l'attaque chimique disparaître.
L'OIAC conditionne l'envoi d'enquêteurs à Douma à un accès "sans entrave". Le directeur de l'OIAC a conditionné mercredi l'envoi d'enquêteurs dans la ville syrienne de Douma à un accès "sans entrave", disant ignorer la date d'un tel déploiement. "À ce stade, nous ne savons pas quand (la mission d'enquête) pourra être déployée à Douma", a déclaré Ahmet Uzumcu dans un communiqué. "Bien sûr, je n'envisagerai un tel déploiement (...) que si notre équipe peut avoir un accès sans entrave aux sites", a-t-il ajouté.