Le président Emmanuel Macron est attendu ce mercredi à Bratislava en Slovaquie pour le forum Globsec, une conférence annuelle de la sécurité en Europe de l’Est et du Nord. Outre la guerre en Ukraine, la question des Balkans va s'inviter dans les discussions puisque ce lundi, 19 soldats hongrois et 11 italiens ont été blessés dans des heurts avec des manifestants serbes dans le nord du Kosovo. L’armée serbe a d'ailleurs été placée à son plus haut niveau d’alerte et l’Otan a annoncé l’envoi de renforts.
Cette énième poussée de fièvre fait craindre une crise majeure qu’Emmanuel Macron tentera d’éteindre en rencontrant les dirigeants macédoniens et albanais. "Tout cela a été précipité au vu des derniers événements", rapporte l’entourage du chef de l’État.
L'Europe n'a pas les moyens de faire face à un nouveau front
Le président français avait prévu initialement une entrevue avec le président serbe, Aleksandar Vucic, mais mardi en fin d'après-midi, il a annulé son déplacement à Bratislava en raison des tensions au Kosovo. Belgrade, alliée historique de Moscou, fait figure de bastion pro-russe en plein cœur de l’Europe. Et tout en aspirant à entrer dans l’Union européenne, elle continue de soutenir massivement la Russie de Vladimir Poutine.
Avec les Balkans, Emmanuel Macron veut construire "un dialogue de conciliation", soutient un conseiller. Car le Vieux continent n’a pas les moyens, après l’Ukraine, de faire face à un nouveau front. "L’Europe est attaquée de toutes parts", résumait il y a quelques jours un diplomate. Le danger serait de s’enfermer dans "l’effet tunnel ukrainien", poursuit un cadre militaire, et d’oublier les conflits périphériques, comme ceux qui opposent le Kosovo à la Serbie et l’Arménie à l’Azerbaïdjan. Autant d’outils entre les mains de Vladimir Poutine pour exploiter les failles de la sécurité européenne.