Plusieurs sites gouvernementaux ukrainiens ont été la cible vendredi d'une cyberattaque de grande ampleur, une agression non revendiquée dans l'immédiat qui s'est produite dans un contexte de vives tensions entre Kiev et Moscou. L'Ukraine et ses alliés Occidentaux ont accusé à de maintes reprises Moscou de mener des attaques informatiques contre leurs sites et infrastructures, ce dont la Russie se défend. Les sites de ministères, dont celui des Affaires étrangères et celui des Situations d'urgence, étaient inaccessibles vendredi matin.
Le Kremlin a rejeté vendredi les accusations "gratuites" américaines selon lesquelles la Russie aurait "prépositionné" des agents en Ukraine pour mener une opération de sabotage censée servir de "prétexte pour une invasion" russe. "Jusqu'ici, toutes ces déclarations ont été gratuites et n'étaient appuyées par aucune preuve", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence de presse officielle TASS.
L'Union européenne monte au créneau
L'Union européenne a condamné la cyberattaque, ce vendredi. "Nous avons convoqué une réunion d'urgence des ambassadeurs du comité politique et de sécurité de l'UE pour voir comment on peut agir et quelle assistance technique apporter à l'Ukraine", a indiqué Josep Borrell qui préside une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l'UE à Brest. "L'attaque ne peut être imputée, car on n'a pas de preuve, mais on peut imaginer" qui est derrière, a encore souligné Josep Borrell. "C'est exactement le genre de chose que nous craignons, ce genre de cyberattaques hybrides", a déploré la ministre suédoise Ann Linde. "Nous devons voir qui en est responsable et être très fermes dans notre réponse", a-t-elle insisté.
Aucune "fuite de données personnelles" n'a été constatée dans l'immédiat après la cyberattaque contre des sites gouvernementaux en Ukraine, ont annoncé vendredi les services de renseignement ukrainiens.