Un Japonais a été arrêté récemment en Corée du Nord, un potentiel dilemme diplomatique pour Tokyo qui cherche à organiser un sommet avec Pyongyang, ont rapporté samedi des médias japonais. "La sécurité de l'homme est la priorité absolue, mais il est possible que la partie nord-coréenne se serve de cette affaire comme monnaie d'échange pour ses négociations avec le Japon", a déclaré une source proche du gouvernement japonais au quotidien Asahi Shimbun.
Le gouvernement "recueille des informations". Le journal, citant des sources gouvernementales, indique que l'homme, non identifié, pourrait être accusé d'espionnage, mais ne précise pas quand ni pourquoi il a été arrêté. Un responsable du ministère des Affaires étrangères japonais a refusé de confirmé à l'AFP la détention "en raison de la nature d'une telle affaire". "Mais le gouvernement prend des mesures et recueille des informations", a-t-il déclaré.
Les voyages en Corée du Nord déconseillés. Tokyo a déconseillé aux citoyens japonais de se rendre en Corée du Nord, à cause notamment des sanctions économiques imposées à Pyongyang. L'arrestation d'étrangers pour espionnage en Corée du Nord est relativement fréquente, tout comme leur utilisation comme monnaie d'échange diplomatique. En 1999, un journaliste japonais en Corée du Nord, accusé d'espionnage, a été détenu pendant deux ans, selon l'agence Kyodo.
Détente diplomatique. Le Japon a maintenu une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang, qui a testé plusieurs missiles en direction de son territoire. Par ailleurs, Tokyo a longtemps insisté pour obtenir un geste concernant ses citoyens enlevés pendant la guerre froide par des agents nord-coréens. Mais Tokyo envisage la tenue d'un sommet entre le leader nord-coréen Kim Jong-Un et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, dans le sillage de la récente détente diplomatique entre Pyongyang d'un côté, Washington et Séoul de l'autre, selon la presse. Les médias japonais évoquent une possible réunion en marge d'un forum international à Vladivostok, en Russie, le mois prochain.
"En fin de compte, je devrai moi-même affronter le président Kim Jong Un, m'engager dans le dialogue et résoudre la question du nucléaire, des missiles et, surtout, la très importante question des enlèvements, puis établir de nouvelles relations entre le Japon et la Corée du Nord", a déclaré Shinzo Abe lundi. Lors du sommet historique de Singapour le 12 juin dernier, le leader nord-coréen se serait dit ouvert à une rencontre avec le Premier ministre Japonais.