Elle se dit "traumatisée". Une journaliste pigiste de La Dépêche du Midi a porté plainte dimanche à Toulouse après avoir été prise à partie la veille par des "gilets jaunes", qui ont notamment menacé de la violer, a annoncé dimanche le groupe de presse. La plainte a été déposée au commissariat central pour "dégradations volontaires", les agresseurs de la journaliste, âgée de 31 ans, ayant endommagé la voiture siglée "Dépêche du Midi" où elle se trouvait, précisait un article sur le site Internet du groupe. La journaliste, qui y est citée, explique avoir été cernée par plusieurs individus cagoulés et certains vêtus d'un gilet jaune alors qu'elle sortait en voiture d'un parking souterrain après la manifestation de samedi.
Menacée de viol. "J'ai été bloquée par plusieurs individus qui m'ont menacée. 'On va te niquer, tu es la catin de la préfecture'", a-t-elle raconté. "Cela a duré environ 4 à 5 minutes, interminables. Ils voulaient que j'ouvre ma vitre. Je leur ai dit que ce n'était pas possible, en leur signifiant que je devais récupérer mon enfant. Un homme m'a dit sur le ton de la menace, 'tu as deux secondes pour t'en aller !'" Des coups de pied ont été donnés sur la carrosserie et un rétroviseur a été arraché. Le rédacteur en chef adjoint du quotidien a également précisé sur Twitter que la journaliste a été menacée de viol : "On va te sortir et te violer", lui ont lancé les agresseurs.
A #Toulouse, une horde de #GiletsJaunes se défoule sur UNE journaliste de @ladepechedumidi SEULE dans sa voiture. "On va te sortir et te violer". Elle a pu leur échapper grâce à l'aide 2 GJ . Honte à eux #Acte9
— Lionel Laparade (@LLaparade) 12 janvier 2019
Un agent de sécurité de LCI roué de coups. Le groupe TF1 a également porté plainte après l'agression samedi à Rouen, lors de "l'acte 9" des "gilets jaunes", de quatre membres de leur équipe. Deux journalistes de LCI et deux agents de sécurité qui les accompagnaient ont été "violemment pris à partie par plusieurs agresseurs rassemblés à l'occasion d'une manifestation de 'gilets jaunes'", rapporte le site de LCI. L'un des agents de sécurité a été roué de coups, et blessé au visage. Il souffre d'une fracture du nez, et a été transporté à l'hôpital. "La direction du groupe TF1 condamne ces actes de violence avec la plus grande fermeté. Les quatre membres de l'équipe ainsi que TF1 ont porté plainte", est-il précisé.
Des images du quotidien Paris Normandie montrent la violence de l'agression envers cet agent de sécurité :
VIDÉO @paris_normandie. Une équipe de journalistes de la chaîne @LCI ciblée par des manifestants à #Rouen. Les deux journalistes étaient accompagnés de deux agents de sécurité, dont l'un a dû être transporté à l'hôpital.
— paris_normandie (@paris_normandie) 12 janvier 2019
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Coup de pied en plein direct. Un journaliste pigiste palois, travaillant pour le média local numérique "C L'info Pau", a lui aussi fait part dimanche de son intention de porter plainte, après avoir reçu un coup de pied lors de la manifestation des "gilets jaunes" la veille. "On était en train de réaliser un direct pour 'C L'info'. Jusqu'à 21h30, tout s'est très bien passé. On était à distance pour éviter les problèmes", a relaté Franck Paillanave, 23 ans, à l'AFP.
"On s'est fait rattraper par la manifestation et c'est là qu'une dizaine de personnes nous ont entourés, dont une assez hostile verbalement" envers les journalistes, a poursuivi Franck Paillanave, précisant que ces dernières le prenaient pour un reporter de BFMTV, média pour lequel il a déjà travaillé. "J'ai voulu faire un peu barrage à cet individu sur ma droite quand sur ma gauche, une personne a pris de l'élan et m'a donné un coup de pied sur le haut de ma jambe. A ce moment-là, ce que j'appelle les vrais 'gilets jaunes' pacifistes sont arrivés pour voir si tout allait bien, l'individu est parti", a-t-il dit. Dans un tweet avec une courte vidéo, il a lancé un appel pour faire reconnaître le "gilet jaune" qui l'a frappé.
Ce soir, nous avons été victimes d'une agression de la part de certains #GiletsJaunes à #Pau, tout ça parce qu'on est journaliste et que l'on nous a identifié comme #BFMTV... Il n'est pas normal d'agresser un journaliste, de BFM ou de n'importe quel média... pic.twitter.com/Grbscn0nS5
— Franck Paillanave (@F_Paillanave) 12 janvier 2019
Une petite vidéo de l'agression. Si vous reconnaissez la personne en gilet jaune qui me donne le coup, merci de m'envoyez un message. Une plainte va être déposée. @PoliceNationalepic.twitter.com/11eGnV6NLk
— Franck Paillanave (@F_Paillanave) 12 janvier 2019