"Gilets jaunes" : RSF lance "un cri d'alarme" après des agressions de journalistes
Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, a appelé dimanche la classe politique et les porte-parole des "gilets jaunes" à condamner les agressions envers les journalistes.
Le secrétaire général de l'ONG Reporters sans frontières, Christophe Deloire , a lancé dimanche "un cri d'alarme" après les menaces et agressions contre plusieurs journalistes lors de manifestations samedi de "gilets jaunes" . "Incontestablement, hier, un cap a été franchi", s'est inquiété Christophe Deloire sur le plateau de BFMTV. "On est devant une situation qui est très grave, qui menace d'empirer", a-t-il ajouté. "Il faut lancer un cri d'alarme aujourd'hui", a poursuivi le secrétaire général de RSF, demandant aux responsables politiques "qu'ils disent qu'ils réprouvent , qu'ils condamnent" ces actes, et que "ceux qui ont la parole au nom des gilets jaunes (...) s'en désolidarisent".
"Un chantage anti-démocratique". Tout en rendant hommage aux "gilets jaunes" "qui essayent de protéger" les journalistes pris à partie et en reconnaissant le droit de critiquer la ligne éditoriale d'un média, il a pointé du doigt d'autres manifestants qui "sont dans un chantage anti-démocratique inacceptable qui (...) consiste à dire 'si vous ne couvrez pas les événements exactement comme on l'entend (...) alors on est en droit de vous molester, de vous tabassez et disons-le, de vous lyncher'".
Violences contre des journalistes: "C'est une situation très grave, il faut lancer un cri d’alarme" pic.twitter.com/WFP1mQuLuO
— BFMTV (@BFMTV) 13 janvier 2019
De nombreuses agressions de journalistes lors de "l'acte 9". Samedi, plusieurs journalistes ont été pris à partie ou agressés lors de la couverture de manifestations de "gilets jaunes". A Rouen, un agent de sécurité qui accompagnait une équipe de LCI a été roué de coups alors qu'il était à terre et a eu le nez fracturé.
Soutien total à nos confrères journalistes de @LCI très violemment attaqués alors qu’ils faisaient leur métier en couvrant la manifestation des #GilletsJaunes à #Rouen. La rédaction d’@Europe1 choquée, exprime toute sa solidarité contre cette violence intolérable https://t.co/vdsa7mRltB
— SDR_Europe1 (@SDR_Europe1) 12 janvier 2019
A Toulon, deux journalistes vidéo de l'AFP ont été menacés alors qu'ils filmaient des échauffourées, avant de trouver refuge dans un restaurant. A Marseille, une journaliste vidéo de France 3 et deux photographes locaux ont été insultés et empêchés de travailler. A Pau, un journaliste pigiste a reçu un coup de pied. A Toulouse, une journaliste de La Dépêche du Midi a été menacée de viol. Dans la nuit de vendredi à samedi, des "gilets jaunes" ont bloqué le centre d'impression de L'Yonne Républicaine et ont empêché la diffusion de La Voix du Nord.