Les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes ont demandé jeudi à être reçus d'urgence par le Premier ministre et le président de la République, face à la multiplication des atteintes à la liberté d'informer en France, et notamment aux violences policières lors des manifestations de "gilets jaunes".
Des journalistes interpellés et placés en garde à vue
Depuis novembre, outre les agressions commises par des personnes se réclamant des "gilets jaunes", "des dizaines de consœurs et confrères ont été victimes de violences policières : empêchés de travailler, injuriés, agressés, matériels saisis et détruits, cartes de presse subtilisées" rappellent les trois organisations syndicales, dans un communiqué commun. De plus, et ce contrairement aux "assurances données par le ministre de l'Intérieur dès le début du mouvement social", "des journalistes ont été visés délibérément par les forces de l'ordre et blessés, certains gravement, lors de ces manifestations", ajoutent les syndicats. Et "des journalistes ont été interpellés et placés en garde à vue", dénoncent-ils.
Des journalistes convoqués par la DGSI
Dans un même élan, le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes s'insurgent également contre la convocation de plusieurs journalistes par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), à la suite d'une plainte du ministère de la Défense, "pour avoir divulgué l'utilisation d'armes françaises dans la guerre du Yémen". Une procédure qui vise, selon ces organisations, à identifier les sources de ces journalistes.
Au vu de ces incidents, les trois syndicats "demandent des rendez-vous urgents au Premier ministre et au Président de la République pour leur faire part de la réprobation de la profession, et obtenir au plus haut niveau de l'État, l'engagement que cessent ces attaques du gouvernement contre les libertés constitutionnelles que sont la liberté d'informer et d'être informé". Plus de 350 médias et journalistes de terrain, dont le reporter d'images Gaspard Glanz, avaient publié mercredi une tribune sur le site de franceinfo pour protester contre "les multiples violences d'État" dont ils estiment faire l'objet.