Le patron des députés LR Damien Abad, sommé de démissionner par la direction du parti, a annoncé jeudi son départ immédiat de ses fonctions et sa mise "en congés" des Républicains, dans une interview au Figaro. "Je décide aujourd'hui de quitter ma fonction de président du groupe LR à l'Assemblée dans un souci de clarté, de cohérence et de responsabilité", a affirmé Damien Abad, au cœur des spéculations sur un rapprochement avec la majorité, mais qui a assuré que son choix n'était dicté "par aucune logique électorale". "Je n'ai aucun commentaire à faire sur la composition du gouvernement", a-t-il assuré, alors que beaucoup ont vu le signe d'un rapprochement avec la macronie dans le fait que LREM ne présente aucun candidat dans sa circonscription (la 5e de l'Ain).
"Il n'y a aucune contrepartie" et "je ne suis pas dans une logique de marchandage", a-t-il martelé, alors qu'il est cité parmi la liste des potentiels futurs ministres du gouvernement d'Élisabeth Borne. Le président de LR Christian Jacob avait demandé jeudi matin à Damien Abad de "quitter ses fonctions", devant son peu d'empressement à "sortir de l'ambiguïté".
"Je ne me reconnais plus dans la démarche LR"
Damien Abad, qui assure avoir reçu "de nombreux messages de soutien de la part de députés LR" qui "partagent (sa) ligne politique", explique son choix par des "différences" avec son parti qui "se sont accélérées ces dernières semaines". "Je trouve regrettable que certains au sein de notre famille fassent d'Emmanuel Macron l'adversaire numéro un. En quittant mes fonctions, je constate un désaccord politique réel. Je ne me reconnais plus dans la démarche LR", explique-t-il.
Assurant que "d'autres personnalités pensent comme (lui), tels Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé ou Philippe Juvin", il prône "une ligne de clarté et de responsabilité, correspondant à une force de gouvernement". "Je reste un homme de droite, mais je me mets en congés de mon parti LR", résume-t-il.