Après trois semaines de blocages et de manifestation, un nouvel appel à la mobilisation des "gilets jaunes" a de quoi inquiéter l'exécutif. D'autant que le gouvernement n'arrive pas à établir un dialogue suivi avec les porte-parole - bien souvent auto-proclamés - de la fronde. Matignon a ainsi confirmé l'annulation d'une réunion prévue mardi après-midi avec un collectif de manifestants.
"Nous n'avons aucun interlocuteur crédible pour représenter un mouvement qui génère une violence immense et qui menace la nation", déplore Jean-Michel Aphatie au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. "C'est une forme d'irresponsabilité politique que nous n'avons jamais connu."
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Une situation kafkaïenne. Pour l'éditorialiste, l'hétérogénéité du mouvement empêche toute structuration, et complique du même coup la sortie de crise. "L'ouvrier qui a enfilé un gilet jaune et qui demande l'augmentation du smic pour finir ses fins de mois n'a pas de pire adversaire que le commerçant ou l'artisan, qui a aussi enfilé un gilet jaune. Lui ne veut pas de l'augmentation du smic, de crainte de déposer le bilan de sa petite entreprise. Ce qu'il veut, c'est une baisse des charges, et il se moque qu'elle pénalise la sécurité sociale en la privant de recettes dont profite… l'ouvrier qui a aussi enfilé un gilet jaune", développe Jean-Michel Aphatie.
"C'est un vaste bazar où l'on trouve de tout et son contraire", résume-t-il. "C'est de la foutaise de penser que ce mouvement est anti-inégalitaire."
L'opportunisme de Marine Le Pen. Alors qu'Edouard Philippe a reçu lundi les chefs de l'opposition, Jean-Michel Aphatie raille la posture de Marine Le Pen qui, selon lui, réussit à "faire la synthèse de toutes les contradictions". Dans la cour de l'hôtel Matignon, la présidente du r
assemblement national a résumé ainsi son entretien avec le chef du gouvernement : "Nous lui avons indiqué qu'il fallait une baisse du prix de l'électricité, la suppression de l'augmentation des taxes sur l'essence et le gazole, une augmentation des salaires minimums et des retraites minimums".
"Plus démagogue qu'elle, il n'y a pas", tacle l'éditorialiste pour qui toutes ces propositions sont irréalistes. "On avait perdu le père Noël, et on a retrouvé la mère Noël."