L'ancien Premier ministre et maire (Horizons) du Havre Édouard Philippe est visé par une plainte, notamment pour favoritisme, en lien avec une association chargée de l'animation de la Cité numérique de la ville, a-t-on appris vendredi de sources concordantes, confirmant une information du Monde. La plainte qui vise le possible candidat à la présidentielle 2027 a été déposée jeudi pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, concussion et détournement de biens et harcèlement moral, a indiqué à l'AFP, Me Christelle Mazza, avocate de l'ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole. Le parquet national financier a confirmé à l'AFP avoir reçu cette plainte.
À disposition du parquet national financier
Sollicité par l'AFP, l'entourage d'Édouard Philippe n'avait pas réagi vendredi dans l'après-midi. Sont également visées dans le document l'adjointe au maire chargée de l'innovation et du numérique, Stéphanie de Bazelaire, et la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias. Dans une déclaration à l'AFP au "nom de son président (Édouard Philippe), sa DGS (Claire-Sophie Tasias) et sa conseillère communautaire" (Séphanie de Bazelaire), la communauté urbaine du Havre a assuré que ces trois élus n'étaient "pas informés" de cette plainte.
"Si cette procédure était avérée, ils seraient évidemment et en toute sérénité à la disposition du Parquet National Financier pour faire valoir leur bon droit", a ajouté le texte, sans "autres commentaires". En juillet 2020, Édouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé avec Stéphanie de Bazelaire, en tant cette fois que présidente bénévole de l'association LH French Tech, une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'exploitation et l'animation de la Cité numérique du Havre.
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2,154 millions d'euros de compensation de service public
Des juristes de la communauté urbaine ont émis des recommandations et alertes sur la situation de conflit d'intérêts dans laquelle se trouvait Stéphanie de Bazelaire, selon Le Monde. LH French Tech, créée en juillet 2020, a été désignée pour cette mission après un appel à manifestation d'intérêt lancé par la communauté urbaine en mars 2020 et dans le cadre d'un service d'intérêt économique général (SIEG). L'association, seule candidate, devait toucher de la communauté urbaine 2,154 millions d'euros de compensation de service public pour mener à bien les projets, rappelle Le Monde.
"On peut s'interroger sur le choix d'un tel montage juridique quand le président de la communauté urbaine est lui-même conseiller d'État rompu aux marchés publics", a réagi Me Mazza. Sa cliente avait, dans l'exercice de ses fonctions, signalé en septembre 2022 dans une note adressée à Édouard Philippe le cumul de fonctions de l'adjointe au numérique, la situation budgétaire de l'association LH French Tech et "les sérieux risques juridiques" que cette dernière soit placée en liquidation judiciaire, tant pour la communauté que pour l'association, selon Le Monde.
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Après cette note, la plaignante dit avoir été écartée et harcelée moralement. Son contrat de trois ans n'a pas été renouvelé. Elle a depuis retrouvé un poste dans l'administration centrale et a déposé en mars un dossier auprès de la Défenseure des droits pour obtenir le statut de lanceuse d'alerte, a précisé son avocate.