Pour Ségolène Royal, pas de doute : l’exécutif a une responsabilité dans la crise des "gilets jaunes", dont l'acte 4, samedi, a une nouvelle fois été émaillé de violences. L’ancienne ministre de l’Environnement a réclamé dimanche dans le cadre du grand-rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews "un changement au niveau du mode de gouvernance", estimant que le gouvernement et le président de la République avait commis plusieurs erreurs depuis le début du quinquennat, il y a 18 mois.
"On ne peut pas d’un côté donner aux plus riches et reprendre aux plus modestes". "Il y a eu plusieurs problèmes dans le mode de gouvernance", a insisté l’ancienne candidate à la présidentielle. "Il y a eu une accumulation de décisions mal préparées qui ont frappé directement le niveau de vie des plus modestes d’entre nous. Elles sont intervenues en plus en même temps que des décisions pour les plus riches, avec la suppression de l’ISF qui s’est télescopé avec l’augmentation de la CSG, les cinq euros sur l’APL, l’augmentation de la taxe carbone", a-t-elle énuméré. "Problème de gouvernance parce qu’on ne peut pas d’un côté donner aux plus riches et reprendre aux plus modestes".
"Un problème de préparation et d’évaluation". Ségolène Royal a aussi pointé un manque d’anticipation. "Il y a un problème de préparation et d’évaluation de l’impact des décisions que l’on prend", a-t-elle expliqué. "Lorsque la CSG a augmenté, j’étais extrêmement surprise. On sait que ce sont des décisions extrêmement sensibles", a-t-elle cité à titre d’exemple. "Quand les retraités ont commencé à réagir à l’augmentation de la CSG, on voyait déjà monter une exaspération, une angoisse, une souffrance par rapport à leur vie, à leur survie, leur dignité".