La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, s'est dite favorable au "grand débat national" pour répondre au mouvement des "gilets jaunes", jeudi, lors de ses vœux à la presse, tout en émettant des réserves sur sa mise en oeuvre.
"Pas un mot du pouvoir d'achat". "Je crois qu'il faut ce débat", a-t-elle assuré. "A condition, bien évidemment qu'il ne soit pas pipé. Or, ce qui peut m'inquiéter, c'est la lettre qui a été envoyée par le président de la République, qui ne dit pas un mot du pouvoir d'achat et qui exclut, bien qu'elle dise 'vous pouvez parler de tout', la réforme de l'ISF. Donc je pense que les dés sont quand même pipés", a-t-elle déploré.
"Remettre un impôt sur la fortune". "En tout état de cause, il faudra plus qu'un débat pour sortir de cette crise profonde", a précisé la maire de Lille. "Il faut sans doute remettre un impôt sur la fortune même si ce n'est pas l'ISF en tant que tel", a-t-elle notamment suggéré. Pour autant, elle entend être "un facilitateur du débat" à l'échelle de sa ville.
Si le mouvement des "gilets jaunes" a des causes qui "ne datent pas d'hier", avec "une sédimentation de fractures multiples", s'est ajouté "à ce déclassement et cette impression d'abandon" le "mépris du président de la République", qui a "profondément humilié" certains Français par ses propos. "Je n'envoie pas un scud à Emmanuel Macron, je ne le déteste pas, je dis simplement que sa politique n'est pas bonne pour la France" et que "ses mots ont blessé", a assuré Martine Aubry.