C'est le jour J pour l'exécutif. Mardi, Emmanuel Macron est dans l'Eure pour lancer officiellement le "grand débat national". Celui-ci, réponse à la crise sociale que traverse le pays, doit durer jusqu'à la mi-mars, pour des prises de décision avant la fin avril. Pourtant, bien des modalités ne sont toujours pas réglées.
Les maires "dans le brouillard". Du côté des maires, qui doivent être les piliers de ce "grand débat" en faisant remonter des doléances et en organisant des réunions publiques, on ne sait toujours pas exactement comment s'y prendre. "Sur le principe, nous sommes partants", assure Xavier Argenton, maire de Parthenay, dans les Deux-Sèvres, dans La Nouvelle République. "Mais les modalités pratiques semblent encore assez floues : qui va s'en occuper ? Qui va le coordonner ? Est-ce qu'on nous demande uniquement d'avoir un rôle d'animateur lors des réunions ou est-ce qu'on nous en demande davantage ?" Lui réclame "des instructions claires de la part de la préfecture et de l'État".
Dans le Val-de-Marne aussi, les édiles sont "dans le flou". "On s'enfonce dans le brouillard", souffle Olivier Capitanio, maire LR de Maisons-Alfort, dans les colonnes du Parisien. Les élus du département, de droite comme de gauche, disent n'avoir "rien reçu", ni consigne ni "kits pratiques" pour faire participer les citoyens. Cécile Gallien, maire LREM de Vorey, en Haute-Loire, a quant à elle indiqué au micro d'Europe 1 qu'elle allait "organiser des réunions ouvertes à tous". Par ailleurs, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique et chargée d'animer les débats avec son collègue Sébastien Lecornu, a précisé à Europe 1 qu'ils seraient tous deux "les interlocuteurs des maires, des associations ou des citoyens qui souhaitent organiser des débats, mais ne savent pas toujours comment le faire".
Cinq "garants" à trouver. Autre zone d'ombre autour du "grand débat" : qui en assurera la neutralité, alors que la Commission nationale du débat public (CNDP) est mise sur la touche depuis le départ de Chantal Jouanno ? Le gouvernement a promis des "garants", au nombre de cinq. Ils ne seront connus que vendredi mais doivent être désignés par le gouvernement (pour deux d'entre eux), le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat et celui du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Des noms ont bien été avancés, lundi, notamment celui de Nicole Notat, ex-leader de la CFDT, et Jean-Paul Bailly, ex-patron de la Poste. Ils ont même été confirmés par le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, avant que Matignon ne démente. Preuve que la sérénité n'est pas vraiment de mise à l'ouverture de ces débats.