Elles sont en première ligne pour recueillir les nombreuses revendications des "gilets jaunes" : plusieurs mairies, notamment rurales, ont récemment choisi de mettre en place des "cahiers de doléances" afin que leurs administrés se reconnaissant dans le mouvement puissent s'exprimer. A l'oral, par courrier ou à l'écrit : à Méricourt, commune de 400 habitants dans les Yvelines, une centaine de messages ont déjà été recensés.
"Quand la coupe est pleine, il faut que ça pète". Le maire, Philippe Geslan, lit l'une des "doléances" déposées : "je touche 945 euros par mois, ça devient de plus en plus difficile..." Auprès d'Europe 1, l'édile explique aussi être allé à la rencontre des "gilets jaunes" pour entendre leurs préoccupations principales : "le pouvoir d'achat, les retraites, les gens qui n'arrivent pas à vivre dignement de leur salaire". "J'ai appris que la misère était encore plus ancrée que je ne l'imaginais, alors que je suis près de mes habitants", souffle-t-il. "Il y a un moment donné, quand la coupe est pleine, il faut que ça pète."
Des tables rondes à venir. Le constat est partagé par le député Modem Bruno Millienne, qui s'est proposé d'être le porte-voix des différentes réclamations des habitants des Yvelines. "Les gens sont dans l'urgence, il faut qu'on remette de l'activité absolument sur le territoire", souligne-t-il. "Les maires ruraux peuvent nous aider, il faut vraiment qu'on se remette autour de la table et qu'on monte des projets qui soient visibles tout de suite." Ces "compilations" devraient aboutir à l'organisation de tables rondes, ainsi qu'à la transmission d'une liste de revendications à l'exécutif via les préfets.