Les verts ont gagné plusieurs grandes villes de France dimanche soir, à l’issue du second tour des municipales. Mais auront-ils les moyens d’appliquer leurs programmes ? Pêle-mêle : Grégory Doucet souhaite planter 6.000 arbres à Lyon et des cours d’école sans béton. À Strasbourg, Jeanne Barseghian promet un espace vert à moins de 300 mètres de chaque habitation, et à Bordeaux, Pierre Hurmic espère mettre fin à l’artificialisation des sols.
Pour Daniel Boy, directeur de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po et spécialiste des mouvements écologistes, ces différentes promesses de campagne laissent présager un bouleversement important des paysages urbains. Aussi, leur réalisation devrait prendre un certain temps. "Ça ne se fera pas du jour au lendemain, il est compliqué de remettre de la nature en ville ou de réguler les transports", explique ce spécialiste sur Europe 1.
Daniel Boy soulève également la question de la "mobilisation financière" pour donner corps à ces différents projets. À ses yeux, la durée d’un mandat municipal – six ans - ne sera certainement pas trop longue pour permettre aux écologistes de débloquer les moyens nécessaires à leurs ambitions.
De vaines promesses ?
L'universitaire ne doute pas, néanmoins, que les verts qui ont été élus mettent tout en oeuvre pour faire appliquer à la lettre leurs différents programmes. "Il est plus difficile de s’éloigner de ses promesses quand on est au local plutôt qu’au niveau national", assure Daniel Boy. "Au niveau local on est très proche de ses administrés, des gens qui vous ont fait confiance. On est donc plus incité à tenir ses promesses", pointe-t-il.
Mais dans l’immédiat, l’arrivée des verts dans les grandes villes devrait se traduire par la mise en place de nouvelles normes, susceptibles de freiner une urbanisation jugée trop intensive. "Il va y avoir des réglementations plus fortes sur les constructions, sur le fait de ne pas sacrifier les derniers espaces naturels ou pseudo-naturels en ville", avance Daniel Boy.