L'Association des Maires ruraux de France lance un appel dans le Journal du Dimanche pour ne pas être "les éternels oubliés", demandant aux Français de les "soutenir" face à la "cécité" de beaucoup de dirigeants.
Des "cahiers de doléances". L'AMRF a recueilli ces derniers jours les paroles de citoyens dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes", dans des "cahiers de doléances et de propositions". L'association explique que "de nombreux Français" y ont pris part et que leurs expressions seront "remises au président de la République, au Premier ministre et au Parlement".
Emploi, couverture téléphonique et accès aux soins. "Il nous importe de rendre visibles les propos que vous tenez chaque jour aux maires. Cette réalité apparaît trop peu dans l'esprit de ceux qui gouvernent", écrivent les maires ruraux. "Nous lançons aujourd'hui cet appel au peuple de France. Nous, élus ruraux, légitimes par l'élection (...) nous appelons les Français à se fédérer, à ne pas baisser les bras face à la cécité de beaucoup de nos dirigeants", poursuivent-ils. Leurs revendications vont de l'emploi à la couverture téléphonique en passant par l'accès aux soins.
"Débarrassez-vous du 'complexe du plouc', qui entrave la capacité à agir et à revendiquer un avenir meilleur", préconisent-ils. "Pour reconstruire le pays par la base, il nous faut agir ensemble. Nous, maires, nous vous appelons à nous soutenir pour imposer notre parole commune dans le débat national", ajoutent-ils. "Nous sommes cette France qui parviendra à rendre possible ce qui est indispensable. Nous exigeons la considération légitime que méritent les habitants ruraux", poursuivent-ils, demandant notamment s'il est "normal qu'en matière de dotations aux collectivités, un urbain vaille deux ruraux ".
"Sans vous, nous ne pourrons rien", insistent les maires. "Venez dans nos mairies, amplifions le mouvement de transformation en cours (...). Il est temps de mettre un terme aux fractures territoriales et sociales", ajoutent-ils, alors que l'exécutif a lancé un grand débat au niveau local face à la crise des "gilets jaunes".