Emmanuel Macron, lors du Conseil européen du 10 avril 2019, avait insisté pour fixer au 31 octobre la date limite du Brexit. Or le Parlement britannique et la Chambre des Lords ont voté cette semaine une loi imposant un report du Brexit après le 31 octobre en cas de "no-deal". "Dans l’état actuel des choses, c’est 'non' !", a balayé dimanche Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos.
"Les Britanniques disent qu’ils veulent proposer des solutions alternatives pour assurer le retrait, nous ne les avons pas vues. Donc c’est 'non'. On ne va pas recommencer tous les trois mois", s’agace le ministre.
"Il n’y a de majorité pour rien !"
"La situation en Grande-Bretagne est quand même très perturbante", estime encore le locataire du Quai d’Orsay. "Sur le fond, il y a une espèce de conflit de légitimité entre le peuple, qui par la voix du référendum a dit ‘je veux sortir’, et puis le Parlement, également expression du peuple, qui ne sait pas comment sortir", résume-t-il à propos de la situation politique outre-Manche.
"Il n’y a de majorité pour rien ! Il n’y a pas de majorité pour le retrait, il n’y a pas de majorité pour de nouvelles élections, et il n’y a pas de majorité pour le 'no-deal'. C’est une impasse", constate Jean-Yves Le Drian. "Une impasse qui se traduit par des risques pour le Royaume-Uni, puisque l’Ecosse agite la menace d’une indépendance à cet égard", avertit le chef de la diplomatie française.