"L'égalité hommes-femmes rend les entreprises plus performantes et plus innovantes", a déclaré jeudi Emmanuel Macron en rendant visite à une société modèle en matière de féminisation et d'égalité salariale. Promouvoir cette égalité est "à la fois un devoir politique et moral" mais c'est "aussi bon pour les entreprises", a déclaré le chef de l'Etat dans les locaux de Gecina, une société foncière installée à Paris, en présence de la secrétaire d'Etat à l'Egalité Marlène Schiappa et des ministres de l'Economie Bruno Le Maire et du Travail Nicole Pénicaud.
"Quand c'est décidé au sommet, les pratiques changent". Gecina emploie 500 personnes, dont 60% de femmes, et elle est dirigée par une femme, Meka Brunel, directrice-générale depuis 2017, tandis que son conseil d'administration est paritaire. "En huit ans, nous avons réussi à évoluer très rapidement. A partir de 2014, nous avons mis fin aux inégalités salariales, en y consacrant un budget exceptionnel pendant trois ans. Cette réduction de l'écart salarial est la base de tout", a expliqué le président de son conseil d'administration, Bernard Michel. "Quand c'est décidé au sommet de l'entreprise, les pratiques changent", a souligné Emmanuel Macron.
Pour lui, "il est indispensable de mettre en lumière les bons exemples", comme Gecina, "parce que beaucoup pensent que ce n'est pas possible". Or "les entreprises où il y a de l'égalité hommes-femmes sont des entreprises qui innovent davantage, qui réussissent davantage", a-t-il ajouté.
Des mesures pour résorber cet écart. Le gouvernement a annoncé mercredi des mesures visant notamment à résorber d'ici trois ans l'écart salarial de 9% existant entre hommes et femmes à poste équivalent. La mise en place de ces mesures "passe par des sanctions et des contrôles qui vont être renforcés", a indiqué le chef de l'Etat.
"Nous allons multiplier drastiquement les contrôles pour pouvoir traquer ces inégalités et les sanctionner fortement. Nous allons aussi mettre en place un système de 'name and shame', rendre public les entreprises qui respectent moins la loi (...) parce que la stigmatisation fait changer les comportements, parce que personne n'a envie d'avoir le bonnet d'âne en la matière". Parmio les mesures annoncées mercredi figure celle selon laquelle les entreprises de plus de 50 salariés présentant des écarts "injustifiés" de salaires hommes-femmes seront sanctionnées à partir de 2022 avec une pénalité financière pouvant aller jusqu'à 1% de leur masse salariale.