"Il y avait des professionnels, hier sur les Champs-Elysées". Invité d'Europe 1, dimanche, le porte-parole du syndicat de policiers Alliance Stanislas Gaudon est revenu sur les violences, pillages et incendies survenus à Paris en marge de "l'acte 18" des "gilets jaunes", appelant notamment à revoir l'équipement des forces de l'ordre.
"Des individus extrêmement organisés". "C'était un dispositif qui, par rapport à ce que nous avions comme informations, était calibré", estime Stanislas Gaudon à propos des effectifs déployés samedi à Paris. "Mais on a eu une double difficulté. D'abord, il y avait des individus extrêmement organisés", pointe-t-il, dénonçant "un groupe de professionnels qui sait très bien se fondre dans la masse pour éviter que l'on intervienne".
Deuxième point d'achoppement, selon lui : "l'utilisation des armes intermédiaires", les fameux lanceurs de balles de défense (LBD), successeurs des "flashballs". "Depuis des semaines, on nous dit : 'le LBD c'est dangereux'. Alors hier, on a très peu utilisé ces LBD", pointe-t-il, dénonçant des munitions "beaucoup plus faibles et imprécises, qui n'avaient aucun impact au-delà de 7 mètres." Pourquoi ce changement ? "C'est souvent une histoire d'argent au sein du ministère de l'Intérieur", avance le porte-parole.
"Donner les moyens aux policiers d'intervenir". Ces munitions ont-elles vraiment constitué un handicap pour les forces de l'ordre ? Pas face aux pilleurs, reconnaît Stanislas Gaudon. "Elles sont plutôt des armes à utiliser en matière de riposte. Mais hier, on a bien vu ces individus desceller des pavés, notamment. (...) Là, c'était l'occasion de riposter avec l'usage de la force légitime, avec le lanceur de balles de défense notamment."
"Il faut donner les moyens aux policiers d'intervenir, notamment avec les armes intermédiaires, pour éviter le corps à corps ou l'utilisation des armes de service qui sont, elles, létales", conclut le responsable syndical. "Personne ne voudrait que dans ces manifestations ou ces attroupements il y ait des morts."