"Acte 18" des "gilets jaunes" : pour un syndicat de police, "un sentiment de gâchis complet sur les Champs-Élysées"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Eddy Sid, porte-parole du syndicat Unité SGP Police-FO dresse sur Europe 1 le bilan d'un samedi très belliqueux et très difficile à maîtriser pour les forces de l'ordre, en raison du défaut de déclaration de manifestation.
INTERVIEW

Un immeuble, un kiosque et plusieurs commerces incendiés, le Fouquet's et des boutiques de luxe vandalisés… Les Champs-Élysées ont été saccagés samedi, pour le 18ème samedi de mobilisation des "gilets jaunes". Eddy Sid, porte-parole du syndicat Unité SGP Police-FO, était l'invité du Grand journal du soir sur Europe 1. Pour lui et ses collègues policiers, la journée a été éprouvante.

"Le jeu du chat et de la souris". Cette fois, les premières violences ont éclaté plus tôt que d'habitude. "Dès 11 heures du matin, on avait des jets de cocktails Molotov. Avant midi, on a eu plus d'interpellations que les autres week-ends par exemple", indique le syndicaliste. "Il y avait un côté belliqueux", ajoute-t-il en décrivant par exemple les lancers répétés de pavés en direction des forces de l'ordre. "On a eu une tentative d'intrusion dans l'Arc de Triomphe", ajoute-t-il encore, avant de résumer : "Ça a été très compliqué toute la journée, ça a été le jeu du chat et de la souris sur les Champs."

"Plus de casse, plus de blessés" dans la police. Les policiers étaient par ailleurs équipés de lanceurs de balles de défense (LBD) reconfigurés après la polémique sur leur utilisation et le nombre important de blessés. "On avait moins de potentiel de distance possible où l'on pouvait les atteindre. (…) On a eu plus de casse, plus de dégradations, plus de blessés du côté des forces de l'ordre et on a eu un sentiment de gâchis complet sur les Champs-Élysées."

Des manifestations non déclarées. La situation était par ailleurs d'autant plus difficile à maîtriser pour les forces de sécurité que plusieurs manifestations étaient organisées dans la capitale ce samedi. "45.000 personnes" ont notamment manifesté dans le calme pour le climat. "L'idée était qu'il n'y ait pas d'intrusions de ces gens issus de l'ultra-violence dans ces cortèges." Mais selon lui, la sécurité était compliquée par "certains leaders" des 'gilets jaunes' "qui ont une forme éruptive de contestation et un langage très belliqueux, et qui ont décidé de ne pas laisser de préavis ou de parcours exhaustif à la préfecture. "On ne pouvait pas sécuriser ces manifestations. Il n'y avait rien de déclaré. Il a fallu un peu de temps à mes collègues pour sécuriser les Champs-Élysées".